Depuis février 2021, la Ville de Levallois-Perret propose aux enfants qui fréquentent le parc de la Planchette de faire des tours à poney. Des balades organisées les week-ends et le mercredi et encadrées par Animaponey, une société affiliée à la Fédération Française d’Équitation. « Nos poneys vivent toute l’année en pâture dans la Vallée de Chevreuse (PNR), en liberté et en troupeau », peut-on lire sur le site de l’entreprise équestre.

Ce ne sont pas les conditions de vie des équidés dans leur centre de Rambouillet que dénonce l’association Paris Animaux Zoopolis (PAZ), mais leurs conditions de travail… « Les poneys ont besoin d’un environnement calme et stable. Ils doivent avoir accès à de l’herbe ou à du foin très régulièrement, selon le rythme d’un herbivore. Les balades impliquent de les transporter et de les exploiter dans un environnement urbain bruyant et stressant, ce qui va totalement à l’encontre de leurs besoins », affirme l’association sur la pétition qui a été mise en ligne cette année. Une pétition rédigée « à l’attention de la Maire de Paris, des Maires d’arrondissement, du Conseil de Paris et du Président du Sénat ».

En effet, les poneys de Stéphane Michaud, à la tête d’Animaponey, ne baladent pas que les petits Levalloisiens. Des balades sont proposées, pour cette année, dans plusieurs parcs de Paris et des Hauts-de-Seine. L’entreprise était même présente dans le Parc de Montsouris depuis 1998 ! Une attraction bien ancrée dans le paysage donc, et qui a pourtant dû s’arrêter cette année, faute de renouvellement de leur autorisation.

Il faut dire que les fondateurs de l’association, Amandine Sanvisens et Philippe Reigné, soutenus par les militants, dénoncent l’exploitation des poneys depuis longtemps. En août 2021, des bénévoles ont manifesté au Parc Monceau, l’un des spots parisiens qui proposent les balades d’Animaponey. Les campagnes de sensibilisation de l’association ont poussé la Ville de Paris à établir, l’année dernière, une charte « bien-être animal » pour encadrer les balades à poney.

Concernant le bien-être des poneys, justement, la Ville de Levallois l’évoque sur son site internet. Agnès Pottier-Dumas (LR), maire de la commune, a lancé une consultation avant de choisir la société organisatrice des balades. La Municipalité relate les propos de Stéphane Michaud, « grâce à notre effectif important, la plupart de nos poneys sortent moins de 100 jours par an » et affirme, que les poneys du Parc de la Planchette « bénéficient de pauses ».

Un argument qui ne convainc pas les défenseurs de la cause animale, pour qui les balades à poneys restent de l’exploitation animale. L’association PAZ explique dans sa pétition que « les balades transforment les poneys en biens de consommation. Cela apprend aux enfants qu’on peut acheter une balade à poney comme on achète un tour de manège », et ajoute, « nous pensons qu’il faut au contraire expliquer aux enfants que les animaux sont des êtres sensibles et qu’il faut être bienveillant avec eux. » Pour les militants, la pratique des balades à poney n’est pas compatible avec le label « Ville amie des animaux » décerné à Levallois-Perret par la région Île-de-France.

Pour stopper le débat, Agnès Pottier-Dumas a annoncé au Parisien qu’une « charte du bien-être équin » sera votée en Conseil Municipal en septembre. Une charte de 200 pages, rédigée par la fédération française d’équitation, « à laquelle répond notre prestataire » affirme l’élue. Une décision qui ne devrait pas satisfaire Paris Animaux Zoopolis, qui demande dans sa pétition « de mettre un terme aux balades à poney ».

Crédits photo : Olgao Kravchuk