Le jeudi 30 juin, Fibois France, association qui regroupe les interprofession régionales de la filière forêt-bois, organisait le lancement, dans le Pavillon de l’Iris à la Défense, de la 11e édition du Prix national de la construction bois. Selon le président de Fibois France, Paul Jarquin, ce prix est « un peu une vitrine, un symbole de la filière » et représente une « occasion de parler de la construction bois, du marché et de son développement ».

La lancement a eu lieu à la Défense. Paul Jarquin explique ainsi : « C’est un beau symbole aussi d’être ici, dans le quartier d’affaires de la Défense, qui est un quartier qui depuis un siècle s’est construit autour d’autres matériaux. C’est l’occasion de montrer comment aujourd’hui un peu partout en Île-de-France, et partout en France, c’est un matériau qu’on doit développer pour accélérer la décarbonation de l’économie ».

Plus de 500 candidats ont répondu à l’appel à candidature lancé en janvier 2022 et qui a duré deux mois. Une fois les lauréats régionaux désignés, les candidatures ont été transmises au jury national, présidé par l’architecte Christine Leconte, architecte et présidente du conseil national de l’ordre des architectes. Un jury qui se réunira le 12 juillet prochain, avant que les lauréats nationaux soient dévoilés le 4 octobre.

Quatre catégories sont présentées : les bâtiments publics ou tertiaires neufs ou réhabilités, les logements collectifs, neufs ou réhabilités, les maisons individuelles, neuves, réhabilitées, les extensions et les surélévations et enfin les aménagements intérieurs et extérieurs. Parmi les candidats, la réalisation du cabinet d’architectures Tolila & Gililand, le Pavillon de l’Iris, installé sur la place de l’Iris en face de la tour Saint-Gobain.

Le Pavillon, ouvert au début de l’année, accueille deux restaurants. Son architecte Gaston Tolila, raconte que ce bâtiment a vu le jour après que son cabinet ait remporté un appel à projets lancé par Paris La Défense, établissement public gestionnaire et aménageur du quartier d’affaires. « L’idée [était] de pouvoir faire un restaurant dans cet environnement de la Défense, avec le béton et le verre autour, explique-t-il. On a repris un peu ces codes de bureaux, c’est-à-dire qu’on a gardé un dessin de la façade qui est celle des bureaux […] mais on l’a complètement transformé en le faisant complètement en bois pour avoir cet environnement chaleureux et puis pour avoir cette démonstration de la construction bois qu’on a laissée apparente. »

Une construction économe en temps et en énergie. La structure a été créée et montée dans un atelier en Normandie, puis acheminée en bateau jusqu’au port de Gennevilliers avant d’être transportée jusqu’au sous-sol du quartier d’affaires. Ensuite, chaque pièce a été montée sur la dalle et assemblée. « L’idée c’était aussi de pouvoir proposer un chantier qui n’avait pas beaucoup de nuisances pour les logements d’à côté », précise Gaston Tolila, parlant de chantier sec, « un chantier avec beaucoup moins de nuisances et beaucoup plus rapide ». Il aura finalement fallu six mois pour que la construction soit totalement terminée, en faisant attention aux travaux de la place de l’Iris tout proche.

Dans le quartier d’affaires, ce nouveau matériau semble gagner de plus en plus de terrain. Pierre-Yves Guice, directeur de Paris La Défense, s’est ainsi félicité de cette construction qui démontre que « même à la Défense on peut faire de la construction bois, des bâtiments qui sont à la fois beaux et environnementalement parlant responsables ». Le président de Paris La Défense explique que le Pavillon de l’Iris est « un bâtiment qui nous a donné entière satisfaction tant et si bien qu’on va faire en sorte de reproduire l’expérience ».

Deux projets de construction en bois sont d’ores et déjà en cours à la Défense, l’un à Puteaux, celui d’un immeuble de logements et de bureaux, et l’autre à Nanterre, celui d’un bâtiment de logements. L’ambition de l’établissement public serait de faire du quartier d’affaires, « le premier site d’accueil de véritables immeubles de grande hauteur en bois, véritable IGH, c’est-à-dire plus de 50 m ». Selon Pierre-Yves Guice, cela permettra « de renouer avec la tradition d’innovation et d’exemplarité de la Défense » et de prouver que la Défense se soucie « beaucoup plus que par le passé de l’empreinte environnementale et de l’impact écologique ».

CREDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DEFENSE