« On a longtemps dit que les Hauts-de-Seine étaient le laboratoire de l’UMP, avant la razzia d’En Marche. Si on gagne la mobilisation populaire, je crois que je pourrais ne plus être la seule députée de gauche du Département ». En prenant la parole en premier, la députée communiste de la 1ère circonscription, Elsa Faucillon, affiche l’ambition de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES). Le nouveau parti d’union de la gauche présentait ses candidats à la salle Le Corbusier de Nanterre, ce lundi 30 mai, avec la ferme intention de faire basculer un territoire historiquement acquis à la droite.

« Beaucoup d’Altoséquanais peuvent se retrouver dans le programme que nous défendons, ajoute-t-elle. Nous sommes aussi dans un département avec 12 % de taux de pauvreté, avec des personnes qui galèrent à trouver un logement. Nos mesures d’urgence peuvent répondre à beaucoup de leurs besoins ».

Les candidats des différentes circonscriptions du département ont alors emboîté le pas à Elsa Faucillon pour présenter ces mesures, et surtout, se présenter eux-mêmes aux électeurs. À commencer par Sara Tij, issue de La France Insoumise et qui fera face à Philippe Juvin et Aurélie Taquillain dans la 3e circonscription des Hauts-de-Seine.

« C’est une circonscription vieillissante, ce qui explique les résultats plutôt à droite », explique celle qui tentera de convaincre les électeurs de Bois-Colombes, Courbevoie et La Garenne-Colombes. La candidate a d’ailleurs déjà ciblé l’un des chantiers prioritaires sur sa circonscription : l’éducation. « On voit une vraie désertion scolaire du public vers le privé, constate-t-elle. Le gouvernement NUPES veut donner la priorité à l’école, en augmentant le salaire des professeurs ».

De son côté, Sabrina Sebaihi (EELV) compte bien aborder la transition écologique pour permettre à la gauche de reconquérir la 4e circonscription, qui couvre les villes de Nanterre et Suresnes. « On sort d’un mandat raté, fustige-t-elle. Il y a environ 5 millions de passoires thermiques. Et les aides ne sont accessibles qu’à seulement 9 % des Français. Nous avons des propositions fortes, avec 700 000 logements rénovés par an. Il ne faut pas oublier tous les foyers qui ne peuvent pas se chauffer l’hiver ».

Les services publics sont également au cœur des préoccupations du parti, comme le souligne Léa Druet (LFI), candidate dans la 5e circonscription qui comprend Clichy et Levallois-Perret, fief des Balkany. Elle alerte notamment sur le projet de fusion des hôpitaux Bichat et Beaujon. « Cela provoquerait la perte de l’hôpital de proximité, et la suppression de postes et de lits d’hôpitaux ».

Dans la 6e circonscription (Neuilly, Puteaux et Courbevoie Sud), la NUPES a fait confiance à Julie Barbaux. Celle qui était candidate aux départementales pour LFI se dit prête à s’attaquer aux « 50 nuances de droite », faisant référence aux candidatures de Constance Le Grip, qui a quitté LR pour la majorité, de son remplaçant Patrick Pessis et de Marie-Caroline Le Pen (RN). Elle attire l’attention sur la « forte gentrification » de ce territoire, soulignant que « les classes populaires sont envoyées de plus en plus loin. Il faut les garder dans leur logement et en faire construire d’autres. Il n’y a que 6,44 % de logements sociaux à Neuilly, c’est une catastrophe ».

À tous ces sujets s’ajoute celui des transports, tandis que « les villes de banlieues sont faites pour la voiture », comme le souligne le candidat de la 7e circonscription (Garches, Rueil, Saint-Cloud), Sandro Rato (LFI). « Les grands axes sont embouteillés, les réseaux de bus saturés, et les quartiers périphériques ont du mal à accéder aux réseaux de transilien et de RER ». Annie Comoy (LFI), investie dans la 8e, a conclu en abordant le sujet du logement, proposant la mise en place d’un « bail solidaire » et ainsi « aider à la construction de logements sociaux à bas prix ».

Si la plupart des circonscriptions sont loin d’être gagnées, les candidats de la gauche comptent bien miser sur la dynamique Mélenchon, souvent bien placé dans le département, et sur les divisions de la droite, qui pourraient provoquer des surprises les 12 et 19 juin.

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