Législatives : LREM remporte finalement plus de la moitié des circonscriptions du département
Lors du second tour des élections législatives, les candidats de la majorité présidentielle ont finalement remporté huit circonscriptions sur les 13 du département. La Nupes sort la tête haute en passant d’un député à quatre. De leur côté, les Républicains sauvent finalement la face en remportant la 3e circonscription.
Le second tour des élections législatives aura été plein de rebondissements. Au niveau national, la majorité présidentielle, rassemblée sous le nom Ensemble ! sort en difficulté, n’ayant pas réussi à atteindre la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Ainsi, avec 245 sièges sur 577, elle est talonnée par l’alliance de la gauche et de l’extrême gauche, appelée la Nupes (Nouvelle union populaire écologiste et sociale), menée par Jean-Luc Mélenchon (LFI), qui remporte 131 sièges.
Le Rassemblement national sort lui aussi vainqueur de cette élection avec 89 sièges remportés, alors que jusqu’à maintenant huits députés étaient présent à l’Assemblée pour le représenter. Du côté des Républicains, les députés passent de 112 en 2017 à 61 en 2022. Le parti, en grande difficulté après les élections présidentielles, a finalement convaincu 7 % des électeurs.
Au niveau des Hauts-de-Seine, la majorité présidentielle, présente dans neuf circonscriptions sur 13 en 2017, réussit à se stabiliser, avec huit députés élus au second tour sur les 10 qualifiés. Baï-Audrey Achidi, candidate LREM malheureuse dans la seconde circonscription, et référente du parti présidentiel, a réagi à ces résultats le lendemain. « On va se le dire clairement, on aurait aimé de meilleurs résultats dans les HDS et au niveau national, indique-t-elle. Mais dans les Hauts-de-Seine, on est quand même la force politique majoritaire. On a conservé beaucoup de circonscriptions, et ça, il faut le soutenir. »
Deuxième force en présence dans le département, la Nupes qui remporte quatre circonscriptions. Patrick Indjian, directeur de campagne du candidat de la septième circonscription Sandro Rato, se réjouit de ces résultats. « On est plutôt dans le haut de la fourchette par rapport à nos prédictions. On attendait au moins deux circonscriptions : la 1ère, où Elsa Faucillon avait quasiment gagné au premier tour, et la 11e, avec Aurélien Saintoul qui avait fait un bon score mais qu’il fallait confirmer. Il y avait également la 4e, qui était très serrée mais qui pouvait être gagnable. Cela dépendait de l’abstention, surtout du côté de Nanterre qui est une ville plus grande que Suresnes ; mais où il fallait un gros effort ».
Et d’ajouter la belle surprise de cette élection, la victoire de Francesca Pasquini, dans l’une des triangulaires du département. « La cerise sur le gâteau, c’est la 2e circonscription, avec la victoire de Francesca Pasquini dans la triangulaire. Il fallait quand même un coup de pouce du destin. J’étais aux anges ». Il estime ainsi que « la Nupes a fait le maximum qu’elle pouvait faire sur le département. »
Baï-Audrey Achidi qui affrontait Francesca Pasquini et Marie-Dominique Aeschlimann lors de cette triangulaire, a réagi à sa défaite : « Je trouve que j’ai fait une très belle campagne avec une belle équipe mobilisée autour de moi. Une campagne de terrain et je le disais : “je veux faire cette campagne comme je ferai mon mandat si je suis élue”. 13 464 personnes ont voté pour moi au second tour, j’ai augmenté mon score par rapport au premier tour. »
La référente LREM regrette « le maintien » de la candidate LR Marie-Dominique Aeschlimann et la campagne « très dure et diffamatoire menée par ses équipes et son mari (Manuel Aeschlimann, maire d’Asnières-sur-Seine, Ndlr). Concernant son adversaire de la Nupes, elle explique : « Je ne partage pas les opinions de Mme Pasquini, mais j’ai beaucoup de respect pour elle, en tant que femme et en tant que militante. »
Comme lors du premier tour, la victoire dans la plupart des circonscriptions est revenue assez naturellement aux députés sortants. C’est effectivement le cas dans la première circonscription pour Elsa Faucillon (LFI) qui a rejoint Nupes et qui l’emporte avec 70,17 % des suffrages exprimés face à Marie-Ange Badin (LREM). Même scénario pour Céline Calvez (LREM) dans la cinquième circonscription qui devance Léa Druet de Nupes.
Le changement de camp de Constance Le Grip lui aura donc finalement été favorable. La députée sortante de la sixième circonscription, auparavant LR, avait fait campagne sous la bannière Ensemble ! Elle est finalement arrivée devant la candidate Nupes, avec plus de 70 % des suffrages exprimés. La députée a ainsi déclaré sur Twitter juste après sa victoire : « Un immense merci aux habitants de la #circo9206 qui me renouvellent leur confiance ! »
Dernière circonscription où se présentait un député sortant, la douzième. Le député Jean-Louis Bourlanges (Modem, Ensemble!) a lui aussi remporté la victoire avec 57,53 % des suffrages exprimés face à la candidate Nupes Cathy Thomas. Seule députée sortante à avoir été en difficulté dès le premier tour avec un écart des scores très faible, et dont l’ancrage local n’aura pas suffi, Isabelle Florennes. Candidate à sa réélection pour la quatrième circonscription, elle s’est finalement inclinée devant Sabrina Sebaihi, de la Nupes, qui l’a emporté avec 51 % des voix. Dans la 7e circonscription, c’est le candidat de la majorité présidentielle Pierre Cazeneuve qui est arrivé largement en tête avec 72,06 % des suffrages exprimés, devant Sandro Rato. Concernant la défaite de son candidat, Patrick Indjian a expliqué : « On a plutôt bien accueilli les résultats. C’est plutôt pas mal, dans une circonscription qui était une encore plus grosse terre de mission. Garches et Saint-Cloud ne nous arrangent pas, mais je trouve que c’est tout de même un bon score. Sur Rueil, ça devait faire 20 ans que la gauche n’avait pas fait autant ».
Les quatre derniers représentants de la majorité présidentielle dans les Hauts-de-Seine sont Prisca Thévenot (8e circonscription), Emmanuel Pellerin (9e circonscription), Maud Bregeon (11e circonscription) et bien sûr Gabriel Attal (10e circonscription) Le désormais ministre délégué aux Comptes publics a devancé Cécile Soubelet (59,85 % contre 40,15 %).
Alors que les Républicains étaient présents au deuxième tour dans trois circonscriptions, un seul candidat sort vainqueur : Philippe Juvin. Le maire de la Garenne-Colombes devait affronter dans la troisième circonscription, non pas un, mais deux adversaires. D’un côté, la candidate de la majorité présidentielle et conseillère d’opposition à Courbevoie, Aurélie Taquillain, arrivée en tête lors du premier tour, de l’autre la candidate de la Nupes, qualifiée de justesse pour le second tour, Sara Tij.
Sur Twitter, Philippe Juvin s’est réjoui de cette victoire, qui était loin d’être gagnée d’avance : « Très honoré par la confiance des habitants de Courbevoie, Bois-Co et La Garenne qui m’ont élu à l’Assemblée ». Son adversaire Aurélie Taquillain a de son côté indiqué : « Aux habitants qui m’ont accordé leur confiance, merci ! Vous m’avez placée en tête à #Courbevoie et #BoisColombes mais à 326 voix près cela n’a pas suffi. J’adresse mes félicitations à @philippejuvin. Je poursuivrai sans relâche mon engagement à vos côtés. »
Une victoire de Philippe Juvin que l’ancienne députée de la circonscription Christine Hennion, conseillère d’opposition à Courbevoie a elle aussi tenu à souligner. Sur Twitter, elle a déclaré : « Félicitations à mon successeur @philippejuvin pour son élection. Je souligne sa volonté de se positionner dans une opposition constructive dans l’intérêt de la France. Pour ma part, je reste une élue locale engagée auprès des citoyens et fidèle aux valeurs d’ouverture et de dialogue ».
