Sur son site internet, la Ferme du bonheur est décrite comme « une zone franche », « un lieu ouvert », qui permet d’accueillir «  à la même table et indifféremment les publics avertis et les exclus » et de faire découvrir et pratiquer «  la culture sous toutes ses formes : théâtre, musique, danse, cinéma, arts plastiques, la gastronomie, l’agriculture expérimentale, la recherche scientifique, l’action sociale, la pédagogie et la formation… »

Créée au début des années 90 et géré par l’association Paranda Oulam, la Ferme du bonheur propose de multiples événements, sur deux lieux, l’un propriété de la Ville et l’autre de Paris La Défense, établissement publique gestionnaire et aménageur du quartier d’affaires, et notamment des soirées technos qui semblent aujourd’hui poser problème. Selon la pétition publiée par l’association Paranda Oulam, « la mairie de Nanterre veut tuer la Ferme du Bonheur ».

Il est ainsi indiqué : « Mensonges, infamies, interdiction de nos fêtes électro qui financent toutes nos actions sociales, artistiques, écologiques, menace sur l’avenir des salariés, des personnes fragiles hébergées, de nos milliers d’adhérents et bénévoles, sur la survie de nos animaux, refus de réponse à nos nombreux courriers et interpellations, manipulation des institutions… Attaques de toutes parts  ! La mairie “de gauche” ne recule devant rien pour faire avancer sa bétonisation de la ville au mépris de toutes les alarmes sociales et écologiques ! ».

Le lundi 23 mai, la pétition avait reçu plus de 5 400 signatures et près de 300 commentaires avaient été laissés. Le 20 mai, la Mairie de Nanterre a donc publié un communiqué pour se défendre face aux accusations et assurer que « la ville de Nanterre ne veux pas “tuer la Ferme du bonheur” » et qu’elle « demande à l’association de respecter les règles de droit qui s’imposent à elle ».

La Mairie précise ainsi : «  La Municipalité tient à faire le point au sujet de ces allégations, à apporter plusieurs informations, sans par ailleurs minimiser son apport à la ville de Nanterre depuis 30 ans. » Ainsi, selon la Mairie, l’association qui profite des lieux gracieusement depuis des années, ne respecteraient plus les règles concernant les demandes d’organisation d’événements tel que les « fêtes électro » qui pourtant leur rapporte entre « 200 00 € et 400 000 € ».

«  Ces évènements accueillant un public nombreux ont été organisés sans autorisation, sans passage ni avis d’une commission de sécurité, avec tous les risques qui en résultent pour les jeunes qui y participent, comme pour les organisateurs qui engagent leurs responsabilités », précise la Mairie.

La Ville de Nanterre explique que depuis, une commission de sécurité a tenté de visiter les lieux, empêchait par les membres de l’association. « Par ailleurs, la sous-commission départementale de sécurité, qui dépend de la Préfecture, a rendu un avis défavorable après examen du dossier », réagit la Mairie. Elle explique donc simplement vouloir que l’association se conforme aux règles de sécurité.

« Contrairement à ce qui est allégué dans la pétition, ce rappel à la loi de la municipalité n’a pas pour objectif de “tuer la ferme du bonheur”, mais bien au contraire de pérenniser et développer son activité dans le cadre d’un réel partenariat, s’inscrivant dans la durée avec des objectifs clairement identifiés, alors que depuis sa création l’association a été soumise aux aléas liés à son statut de titulaire d’une convention d’occupation précaire », souligne la Mairie qui propose à l’association de participer à l’appel à projets de Paris La Défense concernant l’aménagement d’un nouveau lieu culturel dans le cadre du projet Seine Arche.

CREDIT PHOTO : ARCHIVES/LA GAZETTE DE LA DEFENSE