Peut-être avez-vous entendu parler de son livre « Jamel le CRS. Révélations sur la police de Sarkozy » paru en 2007 aux éditions Duboiris. Sur le site de la maison d’édition Decitre, on découvre que Jamel, à l’époque, « travaille sous les ordres de Nicolas Sarkozy » ; il était affecté à la Compagnie Républicaine de Sécurité de Deuil-la-Barre (Val-d’Oise).
Il est également décrit comme un « ancien camarade de classe du chef du gang des Barbares » et un « jeune banlieusard ».

Son idée de rejoindre la police et de devenir CRS « est née du ras-le-bol d’être contrôlé 10 fois par jour pour rien, d’être humilié et insulté, d’assister à la brutalité des policiers contre les jeunes des cités.. », résume Decitre avant d’ajouter, « plutôt que d’insulter ou de caillasser des flics, de lancer des cocktails Molotov ou de brûler des voitures, Jamel a choisi une révolte intelligente : devenir flic pour enquêter sur la police nationale ».

Ce livre est sorti peu après que Jamel soit révoqué par la police pour non-respect du droit de réserve, suite à son témoignage dans Le Point sur les dérives des forces de l’ordre. Jamel avait même porté plainte auprès de l’IGS (Inspection Générale des Services, ancienne IGPN, dissoute en 2012 après avoir commis des fraudes) pour « violence, insultes racistes et non-assistance à personne en danger », avait à l’époque révélé l’AFP.

Lors du procès, sa version des faits avait été ébranlée par le diagnostic d’un expert psychiatrique qui l’avait déclaré dans un « état dépressif sévère », lisait-on le 28 février 2007 dans Le Parisien. Quinze ans plus tard, « Jamel le CRS » refait parler de lui et s’est encore Le Parisien qui le révèle.

Le dimanche 8 mai, Jamel Boussetta se rend aux Urgences de l’hôpital franco-britannique de Levallois-Perret après avoir, selon lui, été agressé par un employé de la fourrière locale. Pour le médecin qui l’ausculte, Jamel n’a pas besoin du certificat médical qu’il réclame.

Ce compte-rendu échaude déjà un peu l’ancien CRS, aujourd’hui âgé de 40 ans et vivant grâce à des allocations. Quand il demande un « bon de taxi » pour rentrer chez lui, à Courbevoie, et que l’Hôpital refuse, l’homme s’emporte. L’ancien policier, qui était il y a encore un mois et demi hospitalisé en psychiatrie, aurait frappé violemment un aide-soignant avant de feindre un malaise.

Même histoire au commissariat de Levallois-Perret où il est emmené pour être placé en garde à vue. Une source policière révèle qu’il était très agité et aurait repoussé violemment le fonctionnaire qui cherchait à réaliser une prise d’empreintes. Jamel Boussetta aurait de nouveau feint un malaise et déclare, catégorique, qu’il est la victime dans cette histoire : les policiers l’auraient frappé… Il menace, à nouveau, de porter plainte à l’IGPN.

Un air de déjà vu et un nouveau procès pour l’ancien policier, qui a été placé sous contrôle judiciaire en attendant une évaluation psychiatrique. Pour rappel, Jamel Boussetta a déjà été condamné pour « dénonciation calomnieuse, violences, outrages, vol et escroquerie ».

CREDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DEFENSE