À la maison de l’étudiant, lieu central du campus de l’université de Nanterre, le mercredi 20 avril, le président de la faculté, le vice-président des étudiants et la chargée de mission égalité et non-discrimination de la Mission égalité et non-discrimination de l’université étaient présents pour présenter l’un des distributeurs gratuits de protections périodiques. Un projet, porté par de nombreux services de l’université, qui permet de lutter contre la précarité menstruelle estudiantine et de sensibiliser sur les menstruations.

Philippe Gervais-Lambony, président de l’université s’est dit, lors de cette inauguration, « fier pour notre établissement qu’il s’engage maintenant pleinement, nettement, dans une action contre la précarité menstruelle ». Il est ainsi revenu sur les difficultés survenues à cause de la crise sanitaire. « La période qui s’est écoulée depuis mars 2020, et bien elle n’a pas fait apparaître de situation qui n’existait pas, mais elle a profondément révélé le sujet de la précarité étudiante et l’a profondément mis en relief […] et tant mieux parce que maintenant on va s’en sortir de la phase Covid, ça va passer je pense mais il faudra qu’on réussisse a pérenniser ce que l’on a construit durant cette période-là. »

Une précarité estudiantine sur laquelle reviendra également le vice-président étudiant Aymeric Tonneau. « Ce projet, il s’inscrit vraiment dans un engagement fort de l’université de lutte contre la précarité en général des étudiantes et des étudiants […] Cette précarité étudiante, elle a été mise en lumière par la pandémie, mais elle ne date pas de cette pandémie, elle ne va pas s’arrêter après », souligne-t-il.

Pour lutter contre la précarité menstruelle, la direction, les responsables des étudiants, la Mission égalité et non-discrimination, et la CEVEC, ainsi que les équipes des services logistiques et du patrimoine, se sont engagés pour mettre en place des distributeurs de protections périodiques dans plusieurs bâtiments du campus de Nanterre, du campus de Ville-d’Avray et du campus de Saint-Cloud.

Aymeric Tonneau rappelle ainsi l’histoire de ce projet : « on a lancé avec la Mission égalité il y a maintenant un an ce projet de lutte contre la précarité menstruelle […] en 2019 dans le cadre du deuxième budget participatif de l’université […] un projet de distributeurs de protections périodiques […] et les étudiants par plus de 570 voix ont largement approuvé ce projet ». Avec le Covid, le projet a été repensé pour qu’il soit pérennisé.

« On a une trentaine de distributeurs qui sont installés sur le campus, raconte le vice-président étudiant. Sur les trois campus c’était vraiment important et on a fait le choix d’installer les distributeurs plutôt au rez-de-chaussée, pour que ce soit bien accessible aux personnes à mobilité réduite, mais surtout en dehors des sanitaires contrairement à ce qui pouvait être fait avant et ce qui pouvait être fait dans d’autres établissements ».

Des distributeurs installés dans des lieux visibles, mais calmes. Un choix défendu par Aymeric Tonneau qui explique : « il y a besoin de visibilité, ce n’est pas qu’une question de lutte contre la précarité menstruelle, mais c’est aussi une question de lutte contre le tabou lié aux règles ». Selon Guérande Merland, chargée de projet pour la Mission égalité et non-discrimination, ces distributeurs et leurs positionnements permettent de « rappeler que la précarité menstruelle touche toutes les personnes menstruées, ce n’est pas juste qu’une question de santé féminine comme on peut le concevoir. »

La trentaine de distributeurs sera désormais réapprovisionnée pour qu’ils soient toujours pleins et que les personnes qui en ont besoin puissent se servir à n’importe quel moment. Ce sont des protections « qui sont à la fois accessibles, gratuites et également biologiques, c’est-à-dire qu’elles sont 100 % en coton dégradable, 100 % écologique et sans perturbateurs endocriniens », précise la chargée de projet.

Cela permet d’offrir « des protections périodiques qui sont saines pour le corps et pour l’environnement » à des étudiantes ne pouvant se le permettre, Guérande Merland rappelant que selon une étude de la FAGE de 2021, le budget mensuel moyen est de 20 euros pour les étudiantes et que 13 % des personnes interrogées « ont été contraintes de choisir entre acheter des protections périodiques ou un produit de première nécessité ».

Guérande Merland de conclure : « Au-delà de la politique des distributeurs, c’est une réelle politique globale et totale parce que les distributeurs, c’est très bien, mais il y a aussi beaucoup de sensibilisation d’informations, de prévention à faire autour de la santé étudiante et c’est des actions que l’on va continuer à porter au sein de l’université Paris Nanterre ». Des actions seront ainsi menées dans les semaines et mois à venir, pour sensibiliser les étudiants et lutter contre le tabou autour des règles.

CREDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DEFENSE