Georges Siffredi, président du Département des Hauts-de-Seine et Philippe Gervais Lambony, président de l’Université de Nanterre, se sont rencontrés le 7 avril, sur le campus, pour signer une nouvelle convention de partenariat. Prévue pour la période 2020-2025, la signature n’avait pas encore été faite à cause de la crise sanitaire.

Les deux institutions avancent donc officiellement main dans la main, pour les étudiants. Mais comme l’a rappelé le président de l’Université, les liens entre la Faculté et le Département ne datent pas d’hier, « ce n’est pas une histoire nouvelle, un certain nombre de lieux sur le campus de Nanterre sont marqués par le soutien apporté par le Département des Hauts-de-Seine. Je pense au théâtre, à certains de nos amphis…, a-t-il déclaré avait d’ajouter : je suis vraiment content de m’inscrire dans la continuité de cette relation. » Une relation qui dure depuis 2013. Un sentiment partagé par le président du Département, pour qui l’Université représente « un facteur d’attractivité essentiel ».

La signature s’est faite jeudi dernier, dans l’amphithéâtre du bâtiment Milliat. Un bâtiment qui n’a pas été choisi au hasard puisqu’il accueille l’UFR STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives). Or, les deux nouveaux objectifs de la convention sont justement centrés sur le sport et la jeunesse. Pour rappel, Alice Milliat, est une pionnière du sport féminin, puisqu’elle est connue comme la première dirigeante du sport féminin mondial. Durant la fin du XIXe et la première moitié du XXe siècle, elle a milité pour l’accès aux sports pour les femmes et a organisé, en 1922, les premiers Jeux mondiaux féminins, à Paris.

« L’accès à », c’est justement ce sur quoi a lourdement insisté Philippe Gervais Lambony lors de la signature de la nouvelle convention. « Ce sur quoi nous nous engageons là, au fond, reflète des priorités qui nous sont communes (avec le Département, Ndlr). La première, la plus simple, la plus évidente c’est l’action que nous avons et que nous pouvons mener en direction de nos étudiants. » Une action qui se déclinera dans différents domaines, qui constituent la vie étudiante, car le président de la Faculté l’affirme : « l’épanouissement de la vie étudiante c’est aussi l’accès à des formes de sociabilisation, à des formes de loisirs, à des formes d’apprentissages… »

La convention a donc été pensée autour de cinq grands axes. Tout d’abord, « favoriser l’accès à la culture et au patrimoine vert, notamment à travers la Vallée de la Culture Hauts-de-Seine », peut-on lire sur un communiqué publié par le Département. Ensuite, « promouvoir le développement de l’Université en valorisant les usages numériques », une action qui a déjà été mise en œuvre durant le Covid, avec l’équipement en vidéo-captation d’une dizaine de salles de cours, rappelle Georges Siffredi.

Troisième axe évoqué dans le communiqué, « construire des outils d’intervention et d‘évaluation en matière sociale et éducative. » Ainsi, un fonds de solidarité étudiants et d’aides aux étudiants réfugiés a été créé. «  Il faut qu’on soit attentif à ces sujets du domaine social », affirme le président du Département, pour qui la crise Covid a révélé « certaines fragilités » de la jeunesse, notamment d’un point de vue psychologique.

Enfin, la convention prévoit d’« encourager la pratique sportive sur le territoire » et de « faire de la jeunesse un axe prioritaire d’intervention partagé ». Une action a été justement menée en ce sens, le jour-même, dans le centre sportif de la fac.
Un centre qui, a tenu à rappeler le président de l’Université, sera bientôt rénové, « grâce au plan de relance et au CGER ».

En effet toute la journée du 7 avril dernier, les étudiants étaient invités à se rendre au Forum Giga La Vie, pour échanger avec des personnes du corps médical. Ils pouvaient également bénéficier de dépistages gratuits en tout genre (auditifs, diabétiques, des cancers…), car l’accès aux soins fait également partie des enjeux de cette convention.

Des associations étaient présentes pour parler avec les jeunes d’addiction, de précarité, d’égalité ou encore de sexualité. À la fin de la journée, les organisateurs se félicitaient d’avoir accueilli environ 500 étudiants et étudiantes.
Un chiffre qui peut sembler dérisoire quand on sait que le campus en accueille 34 000, mais qui « n’est pas insignifiant », selon le président des Hauts-de-Seine.

À la sortie du Forum justement, nous rencontrons un groupe d’étudiants en troisième année d’Économies. C’est Marie qui a vu passer un message à ce sujet sur le compte Twitter de l’Université et qui a entraîné ses amies.

«  Moi je suis surtout venue parce qu’ils distribuent des culottes menstruelles. (dans le cadre de la campagne “Toutes culottées” menée par le Département et l’Institut des Hauts-de-Seine en partenariat avec la marque Blooming, Ndlr)
Ça faisait longtemps que j’en voulais une, mais c’est cher et je ne savais pas où en acheter. », nous confie Olympe.

À l’intérieur, Yanis, étudiant en médecine et salarié du Département tient le stand « prévention à la toxicomanie ». Un mot « qui fait peur », estime le jeune homme, regrettant que peu d’étudiants soient venus le voir. Pourtant il l’affirme, « la clope tout le monde en fume, même l’alcool… ». Pour lui, qui ne se souvient pas avoir jamais eu de prévention durant sa scolarité, c’était important d’être là.

Sur un autre stand, deux bénévoles représentent l’association « Le mouvement du nid ».
« On fait de l’accompagnement de personnes victimes de violences ou pratiquant la prostitution, mais on fait aussi de la prévention. », explique Romane. Que ce soit dans les collèges et lycées où elles interviennent, ou ici, à la fac, les bénévoles débattent avec les jeunes sur « pourquoi la prostitution est un prolongement du patriarcat » et insistent sur les notions de « relations saines » et de « consentement ».

Anne-Marie nous avoue avoir été surprise par le discours de certains étudiants avec qui elle a échangé. « En termes de violences sexuelles et de consentement, ils ne semblent pas plus informés et conscients que les collégiens que je rencontre… ». En gros, il y a encore du boulot pour informer, prévenir et protéger notre jeunesse.

Pourtant, c’est « eux qui feront notre société de demain » a rappelé Georges Siffredi lors de la signature de la convention. Il a même affirmé ne pas vouloir se résigner : « au fait qu’il y aurait ‘‘une jeunesse sacrifiée’’ », avant de terminer son discours en s’adressant directement au président de l’Université : « À nous d’agir pour qu’elle ne le soit pas ; on sera à vos côtés pour cela ».

CREDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DEFENSE