Les images ont fait le tour des réseaux sociaux : le 14 avril dernier, un contrôle de police entre deux jeunes femmes et trois policiers a mal tourné. Aux alentours de 14 h, sur le Pont de Clichy (Hauts-de-Seine), une femme en voiture avec son bébé filme la scène : on voit au départ un policier maintenir les mains d’une femme dans le dos. La femme porte un foulard noir et est à genoux. Un cycliste, casque vissée sur la tête, tente visiblement de parlementer avec le représentant des forces de l’ordre.

Lorsque la femme essaye de se défaire de l’emprise du policier, son amie, qui porte quant à elle un voile rose, tente de lui venir en aide. Les deux autres policiers présents la repoussent, apparemment sans violence. On voit ensuite le premier policier lever la main sur la jeune femme au voile noire avant de lui appuyer fortement sur la nuque.

La femme est maintenue ainsi, le dos courbé, pendant plusieurs secondes avant de céder et de tomber à genoux, le visage entre les mains. Pendant ce temps, l’autre femme apparaît brièvement sur la vidéo, allongée à plat ventre sur le sol. « Hé, lâche-la, lâche- la, hé il l’a baffé-là ! » s’époumone l’automobiliste en train de filmer. Tout va très vite et il est difficile, sur les images, de distinguer si le policier a bel et bien giflé la jeune femme. Quoi qu’il en soit, plusieurs passants tentent rapidement d’intervenir  : le cycliste présent depuis le début, mais aussi quatre motards / scootéristes et deux autres personnes alertées par les cris et les coups de klaxon.

Sur Twitter, l’automobiliste poste la vidéo et écrit : « On agresse nos sœurs, nos mères à cause d’un voile sur la tête, jusqu’à quand ??? » Mais en réalité, rien ne permet de dire que les voiles portés par les deux jeunes filles de 23 et 24 ans sont à l’origine de ce contrôle musclé. Selon Le Parisien, une enquête a été ouverte pour comprendre ce qui s’est vraiment passé.

Pour l’instant, cette histoire a deux versions : celle des jeunes femmes qui accusent les policiers de violences, et celle des policiers qui parlent d’insultes et de femmes « particulièrement véhémentes ». L’altercation a en tout cas débuté au niveau du passage piéton : les fonctionnaires affirment que les jeunes femmes n’ont pas laissé passer la voiture, malgré le gyrophare et le deux-tons activés.

Une des plaignantes, en train de traverser, aurait montré aux policiers le feu vert pour les piétons. C’est suite à ce geste que les agents seraient sortis du véhicule pour les contrôler.
« Un contrôle dont, d’ailleurs, on peut se poser la question de la légalité », affirme Me Nabil Boudi, avocat des deux plaignantes. Pour lui, il ne s’agit ni plus ni moins d’une « agression gratuite, violente et injuste », rapporte Le Parisien.

48 heures après ces déclarations, une plainte a donc été déposée à l’IGPN , la police des polices, pour « violences volontaires » et « injure publique » par personnes dépositaires de l’autorité publique. Les trois agents mis en cause ont également porté plainte au parquet de Nanterre pour « outrages et rébellions ». L’enquête déterminera qui, dans cette affaire, est coupable de quoi.

CREDIT PHOTO : CAPTURE D’ECRAN TWITTER