La nouvelle s’est répandue dans le quartier et sur les réseaux comme une trainée de poudre : la Mairie de Colombes a décidé, cette semaine, de faire abattre vingt platanes situés avenue Anatole-France. C’est un courrier reçu le 7 avril qui en a informé les riverains.

Ce lundi de Pâques, le 18 avril, ils étaient un petit groupe à se mobiliser sur place pour protester contre cette décision. Amélie Delattre, conseillère territoriale à l’EPT Boucle Nord de Seine et conseillère municipale (LR) de la ville de Colombes (Hauts-de-Seine) s’est jointe à eux. Sur Twitter, elle écrit que les riverains se sont rassemblés pour : « dénoncer l’abattage par la Municipalité d’arbres dont l’alignement est protégé par le Plan local d’urbanisme. »

Des abattages jugés illégaux organisés par un maire écolo, Patrick Chaimovitch ? La pilule ne passe pas et les habitants de la rue Anatole-France ont saisi la justice. Une requête en annulation et un référé-suspension ont été déposés auprès du tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise).

Mais ces coupes ne sont pas faites au hasard. Dans le courrier envoyé aux riverains, la Mairie explique qu’elles font écho à un diagnostic phytosanitaire des 111 platanes de la rue effectué en 2012. La vingtaine d’arbres est contaminée par un champignon (le phellin tacheté du platane) qui affaiblit et fragilise les sujets. Des abattages nécessaires donc, « pour des raisons de sécurité ».

Marine Michineau, maître de conférence universitaire à Nanterre remet en cause, sur son compte, la légitimité de ce diagnostic vieux de dix ans et « par ailleurs réalisé en interne ».

Elle propose comme solution « de suspendre l’abattage », « de mandater un diagnostic phytosanitaire » et « d’amorcer en concertation un programme de remplacement ».

En effet, « l’absence de projet de remplacement des arbres abattus » est, selon Amélie Delattre, ce que les riverains vivent mal. La Mairie a en effet expliqué dans sa lettre que le remplacement des platanes sera compliqué en vue « de la configuration de l’avenue ».
Les trottoirs, trop étroits, ne laissent que la chaussée comme option pour replanter des arbres, ce qui supprimerait des places de stationnement.

Sur Twitter, hier matin, l’un des défenseurs de ces arbres s’alarmait : « J’attends le levé du jour pour l’exécution… de nos arbres précieux chéris. Un bien commun. On n’a pas tous un jardin, certains vivent en immeuble et voir du vert par la fenêtre ça fait du bien ».

CREDIT PHOTO : UNSPLASH