Les faits remontent à avril 2010, à Neuilly-sur-Seine, rappelle Le Parisien. Un expert-comptable rentre chez lui, rue des Dames-Augustines pour découvrir, dans un bain, son épouse sans vie. L’autopsie confirme que la femme s’est noyée, mais aussi qu’elle avait consommé du Zolpidem.

Pourtant, le veuf affirme n’avoir jamais vu sa femme prendre ce puissant somnifère… À l’époque, personne ne soupçonne la terrible vérité et l’affaire est classée sans suite. En 2015, le veuf se remet en couple. Au bout de trois ans de relation, la nouvelle compagne de l’expert-comptable commence à souffrir de malaises, de confusions, de pertes de mémoire…

Des symptômes dont l’homme a déjà été témoin chez sa femme tragiquement décédée. Faits étranges : madame vit en Loire-Atlantique et ne se sent mal que lorsqu’elle visite son compagnon, à Neuilly-sur-Seine. Le couple de soixantenaires commence à suspecter l’homme de ménage, Théodore B., d’autant plus que ce père de famille sri-lankais de 58 ans était déjà employé par l’expert-comptable en 2010.

Le Parisien raconte comment, en janvier 2018, le couple a fouillé le cartable de Théodore B., et y a découvert du Zolpidem, mais aussi du décontractant musculaire, des antidépresseurs… L’histoire est de plus en plus étrange.
La nouvelle compagne du veuf décide d’en avoir le cœur net : elle fait analyser une mèche de ses cheveux. Les résultats tombent et c’est le choc : il y a bien des traces de somnifère et d’antidépresseurs. Des médicaments qu’elle n’a pourtant jamais consommés… En tout cas jamais de son plein gré.

Suite à cette terrible découverte, le couple décide de porter plainte. Le parquet de Nanterre ouvrira une enquête et confiera les investigations à la police judiciaire des Hauts-de-Seine.
Le 21 mai 2019, Théodore B. est finalement écroué et placé en garde à vue. Il faut dire que les découvertes de la police sont accablantes : trois autres familles qui employaient l’homme de ménage, des couples parisiens d’une soixantaine d’années et des personnes âgées, ont toutes souffert de malaises répétés, de pertes de mémoires et de confusion…
Les mêmes symptômes ressentis par la compagne de l’expert-comptable neuilléen.

Le 23 mai 2019, l’homme de ménage était donc mis en examen pour « administration de substances nuisibles ayant entraîné la mort sans intention de la donner  », et « administration de substances nuisibles ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours ». Il a reconnu avoir volé des médicaments chez un de ses employeurs et les avoir donnés discrètement à une de ses patronnes « pour la calmer ». Mais l’homme a contesté être à l’origine du décès de la défunte épouse de l’expert-comptable.

Douze ans après, le procès aux assises de Théodore B. vient de débuter. Il devrait durer toute la semaine. Deux grandes questions restent pour l’instant sans réponse : l’homme a-t-il fait d’autres victimes ? Et surtout, pourquoi ? Pourquoi placer tout ce temps ses employeurs en état de soumission chimique ? Affaire à suivre…

CREDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DEFENSE