Un commercial dans une entreprise de location de matériels de BTP a été condamné à une peine de prison ferme mercredi 21 août, pour avoir commis des violences sur son ex-compagne depuis un mois. Les faits se sont produits dans la nuit de dimanche 18 à lundi 19 août à Chaville. La jeune femme aurait subi des violences durant toute leur relation, soit pendant plus de six ans. Aux policiers, elle a ainsi expliqué avoir subi des violences « au moins une fois par mois » durant toute cette période. Anéantie, elle aurait même tenté de se suicider deux fois.

La procureure de la République a d’ailleurs soulevé un autre cas de violence présumée en 2014, alors que la victime avait été hospitalisée après s’être cassé le doigt. Après réflexion, le prévenu s’est souvenu de cet événement : sa compagne de l’époque serait tombée à terre d’elle-même « par énervement » dans la rue, et un passant lui aurait alors marché sur le doigt. Aucune plainte n’a jamais été déposée après cette blessure, et la jeune femme avait eu la même version des faits devant les médecins.

« Il me prenait pour son chien », a-t-elle expliqué au sujet de l’homme qui partageait sa vie, et qui selon elle l’insultait et la trompait régulièrement. Celui qui assurait n’avoir jamais levé la main sur sa compagne durant plus de 6 ans a finalement concédé l’avoir « peut-être giflée une fois en soirée ». Face à la lecture de SMS insultants et haineux échangés avec la plaignante et des témoignages à charge de la mère et de la sœur de la jeune femme, le prévenu a fini par reconnaître à demi-mots qu’elle avait pu être victime d’hématomes par sa faute au cours de leur relation.

C’est bien cette énième dispute, au sujet de la nouvelle compagne du prévenu, qui a permis son arrestation. Il était accusé par son ex-compagne de l’avoir frappée à coups de poings et de pieds, de l’avoir poussée dans des escaliers, traînée par les cheveux et giflée. Pourtant, il maintenait l’avoir uniquement « prise de manière vive par les bras pour la faire sortir » de chez lui lundi soir.

Son explication à l’audience a cependant été contestée par la procureure de la République, qui lui a rappelé ses changements de versions au cours de ses différentes auditions. Elle est aussi largement revenue sur les constatations des médecins quant aux blessures de son ancienne petite amie. Des griffures, des ecchymoses et des hématomes ont en effet été constatés sur le cou, le thorax, le coude et le visage de la victime.

Le jeune homme, qui était uniquement jugé pour des faits de violence survenus lundi 19 août, a balayé d’un revers de main les accusations, assurant qu’elle s’était blessée ainsi en faisant « un pseudo malaise » lors de leur dispute. Il a seulement reconnu avoir eu des propos particulièrement insultants.

« Les violences verbales font partie des violences sur conjoint en droit français », lui a rappelé la procureure Anne-Dominique Merville avant de reprendre le témoignage de la victime, sujette à des « violences habituelles ». La réquisition a ensuite été ferme : 12 mois de prison ferme assortis d’une mise à l’épreuve, d’une obligation de soins et de l’interdiction de contacter ou d’approcher la victime.

Son avocate a souligné que la victime « exagérait » les faits, pointant notamment du doigt l’absence de blessures au cuir chevelu alors qu’elle disait avoir été traînée par les cheveux. Le jeune commercial a cependant été condamné à 6 mois de prison ferme, 24 mois de mise à l’épreuve et une obligation de soins. Il devra aussi verser la somme de 100 euros à la victime et n’aura plus le droit de l’approcher ni d’entrer en contact avec elle.

Le prévenu sera convoqué ultérieurement devant le juge d’application des peines et pourra cependant voir sa peine de prison aménagée. Celui qui a pour projet de partir vivre en Bretagne avec sa nouvelle conjointe pourra ainsi poursuivre son activité professionnelle, qu’il occupe depuis plus de 3 ans.

Un autre cas de violence sur une femme à Puteaux

Un jeune homme de 25 ans était lui aussi jugé en comparution immédiate à Nanterre pour des violences sur une femme. En couple depuis seulement un mois avec sa petite amie, il l’a violemment frappée au visage après une dispute survenue dans l’appartement de Puteaux mardi 20 août dernier.

Le jeune homme, déjà condamné à sept reprises pour des faits de violences et de vol notamment, a reconnu les faits et s’est excusé lors de l’audience. Le prévenu, auteur de « grosses claques » ayant entraîné deux jours d’Interruption temporaire de travail (ITT) à la victime, a été décrit comme quelqu’un ayant toutes les peines à maîtriser sa colère. Il a écopé d’une contravention de 5e classe. Il devra aussi effectuer 80 h de travaux d’intérêts généraux.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.