Un chef d’entreprises suresnois a été condamné à une peine de prison avec sursis pour avoir commis des violences sur sa femme, devant son fils âgé de six ans. Déjà accusé de violences sur son ancienne compagne, la mère du petit garçon, l’homme a reconnu les faits et présenté ses excuses à sa femme actuelle. Présente à l’audience, elle est apparue choquée mais n’a pas souhaité demander des dommages-intérêts.

« Je ne veux pas que mon enfant vive la même chose que moi », explique la jeune femme à la barre, à Nanterre le 12 février dernier. Elle aussi a assisté à des scènes de violences conjugales dans son enfance. Elle explique que depuis la naissance de son petit garçon, il y a neuf mois, son époux lève la main sur elle « environ deux fois par mois, même quand j’ai le bébé dans les bras ».

Le 8 février dernier, une dispute éclate au sein du couple en crise. « Je l’ai secouée, je l’ai poussée mais je ne l’ai pas menacée de mort », assure le prévenu qui a tout de même eu des mots très durs envers sa femme. « Il n’y a pas eu de coups, je l’ai prise par le col pour la secouer, pour lui dire stop », poursuit-il. Pourtant, la jeune femme a, par la suite, présenté des bleus sur les mains et un œdème à la joue.

« C’est quelqu’un qui ne se rend pas compte de la force qu’il a dans les mains, explique la jeune femme en larmes. Il devient fou, c’est à cause de toutes les merdes qu’il prend pour la muscu. » Très choquée, elle explique que le couple se dispute très régulièrement à propos du petit garçon de six ans, issu d’une précédente union, dont l’homme a la garde alternée et qui était présent lors de l’agression.

« Les violences en soit, ce n’est pas les pires que l’on puisse voir, estime leprocureur. Mais, il y a des violences psychologiques. » La jeune femme, qui souffre de lourdes séquelles d’une méningite, explique en effet être très régulièrement insultée et rabaissée. « Je suis trop faible moralement, je ne veux plus entendre le mot pute », souffle-t-elle.

« Il ne pensait pas qu’il s’agissait de violences, plaide son avocat. Il voulait simplement arrêter une dispute. Maintenant, il prend conscience des faits. » Mais le prévenu a déjà été poursuivi pour des violences conjugales, avec une précédente compagne en 2014. « Vous aviez le devoir de la protéger, et vous ne l’avez pas fait », tranche de son côté le procureur en s’adressant au prévenu lors de ses réquisitions.

Finalement, le ministère public requiert une peine avec sursis de huit mois en plus d’une obligation de soins, d’un stage de sensibilisation et d’une interdiction de contact avec la victime. « Ça ne peut plus durer », estime le magistrat. La femme assure d’ailleurs qu’elle veut divorcer, l’homme qui vient semble-t-il d’apprendre la nouvelle, explique vouloir « aller dans son sens ».

Finalement, et pour ne pas le freiner dans son activité professionnelle, le tribunal condamne le père de famille à six mois de prison avec sursis et à une obligation de soins. Il est en plus défendu de se rendre au domicile conjugal à Surenes. Il devra donc retourner vivre chez sa mère dans le 10e arrondissement de la capitale. Aussi, il a interdiction d’entrer en contact avec sa compagne. « Pour voir votre enfant ou récupérer des affaires, vous devez passer par un proche, cela prend effet dès maintenant », l’informe le président de séance.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE