Sur le compte Twitter de la Pep’s (Police entraide prévention suicide), un message a été posté le 16 mars 2022 à 9 h 55 : « Pour Didier ». Le policier était affecté à la DCPJ (Direction centrale de la police judiciaire). Il travaillait à Nanterre, à la sous-direction de la lutte contre la criminalité organisée et avait 60 ans. Malgré la retraite qui lui tendait les bras, l’homme a décidé de se donner la mort mercredi dernier. Avant de passer à l’acte, il a pris soin d’avertir les pompiers.

« Ne restez surtout pas seul, ne soyez pas le 20e, venez nous parler, une équipe est là pour vous aider », peut-on lire sur le tweet de la Pep’s. En effet, depuis le début de l’année, la police nationale aurait été endeuillée par vingt suicides… Ou plutôt vingt-et-un, puisque le corps d’une policière a été retrouvé dans la nuit du 16 au 17 mars. Affectée au SOP (Service d’ordre public) d’Ivry, la fonctionnaire de 43 ans aurait, selon Actu17, utilisé son arme de service pour mettre fin à ses jours, dans sa voiture, sur le parking du Burger-King d’Avrainville (Essonne).

La semaine dernière en France, ils sont donc trois policiers à s’être donné la mort. En moyenne, il est recensé chaque année dans les rangs de la police entre 30 et 60 suicides. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que 2022 a mal commencé… Dès la fin janvier, à nos confrères de France Bleu, le co-fondateur de l’association SOS Police en détresse, Christophe Girard, pointait du doigt le manque de prévention par rapport au stress post-traumatique.

À la même période justement, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé plusieurs mesures pour stopper l’hémorragie. Dans un communiqué, il avait confié à l’Inspection générale de l’administration (IGA), la mission de « veiller à la bonne articulation et au renforcement de la médecine de prévention et du réseau de psychologues de la police nationale ». Des psychologues supplémentaires ont été recrutés et envoyés dans « les endroits les plus difficiles de la police nationale » et des « Sentinelles » supplémentaires devaient être formées, pour repérer les individus les plus fragiles.

Deux lignes d’écoute ont par ailleurs été mises en place, en 2019 et 2020, par le ministère de l’Intérieur. Au 0 805 230 405, une cellule de soutien psychologique est disponible 24 h/24, avec l’assurance d’appels gratuits, anonymes et confidentiels. Les policiers victimes d’agressions ou de menaces peuvent également composer le 08 00 95 00 17, tous les jours de 5  h à 23 h.

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