« Toutes les semaines, il y avait de nouvelles affiches avec la date de réouverture », sourit, un peu dépité, le secrétaire départemental Force ouvrière du réseau de la Poste des Hauts-de-Seine Cyril Leroy. Seule certitude : ce bureau de poste situé en surplomb de la gare RER La Défense Grande arche ne réouvrira pas ses portes.

Les usagers devront désormais se rendre au Cnit, ou au sein du centre commercial des 4 Temps pour procéder à des opérations bancaires. La direction de la Poste défend sa décision en évoquant une baisse de la fréquentation.

Les usagers devront désormais se rendre au Cnit, ou au sein du centre commercial des 4 Temps pour procéder à des opérations bancaires. La direction de la Poste évoque une baisse de la fréquentation.

Le 15 mars dernier, sur le parvis de la Grande arche, à la sortie de la gare RER, les délégués syndicaux de FO faisaient signer aux passants une pétition réclamant la réouverture de ce bureau fermé depuis maintenant plus de six mois, plutôt que sa fermeture définitive. « Ce n’est pas très ambitieux sur un tel espace commercial, avec un tel rayonnement européen ! », s’insurge le représentant de FO en évoquant au passage la fermeture du bureau du quartier courbevoisien du Faubourg de l’arche, il y a plus d’un an.

Le syndicat dénonce le souhait de la Poste de réduire ses frais en évitant de payer un coûteux loyer : « Ce bureau a été refait complètement à neuf il y a un an et demi… les clients, là-dedans, on ne s’en occupe pas. » Il rappelle que désormais, « un seul guichet fait les opérations financières » dans le quartier d’affaires : « Vous imaginez ? » Et estime que cette fermeture entraîne un surcroît trop important de clients dans les 4 Temps : « Le temps d’attente est important, surtout le midi et le soir […] On est très affecté par les situations d’incivilité en général, ce n’est pas la peine d’en rajouter. »

La direction du groupe la Poste, elle, argue d’une fermeture décidée en raison « d’une baisse continue de la fréquentation de ce bureau de poste », explique-t-elle dans les colonnes du Parisien : « Moins 12 % entre le premier semestre 2017 et le premier semestre 2018 », précise-t-elle. Il semble bien que ce bureau soit donc définitivement condamné, malgré la pétition de l’organisation syndicale.

Le maire de Nanterre exige des boîtes aux lettres

Dans la dernière édition du magazine municipal de la mairie de Nanterre, le maire Patrick Jarry (DVG) ne cache pas sa colère de voir deux quartiers dépourvus de boîtes aux lettres malgré ses admonestations au groupe la Poste. Il déplore par ailleurs toujours la fermeture du bureau de poste des Alouettes et estime insuffisant son remplacement par un point-relais.

« Alertée depuis fin 2017, et malgré une étude qui fait état de quelque 180 adresses situées à plus de 450 m d’une boîte aux lettres, la Poste n’a pas daigné en implanter une provisoire au Chemin-de-l’île, s’indigne la municipalité dans l’édition de mars de sa publication aux habitants. Cette dernière n’a pas été jugée nécessaire en dépit des échanges lors des conseils de quartier et de son utilité pour les personnes âgées, fragiles ou à mobilité réduite. »

Et ce n’est certainement pas la promesse d’un futur bureau de poste, prévu en 2020 dans le nouveau centre commercial du quartier, qui suffit à apaiser ces craintes dans l’intervalle. « Strictement inadmissible » dans « un quartier prioritaire au titre de la politique de la ville », déplore ainsi Patrick Jarry dans un courrier envoyé au délégué aux relations territoriales de la Poste des Hauts-de-Seine.

La situation n’est pas plus rose dans le quartier des Provinces Françaises. « On constate le même désintérêt pour l’implantation d’une nouvelle boîte aux lettres, critique sans aménité la publication de la municipalité. La décision, annoncée pour le 30 juillet 2018, n’a toujours pas été suivie de son installation. »

Enfin, le maire nanterrien continue de regretter la fermeture définitive du bureau de poste du quartier des Alouettes. « C’est un nouveau coup qui a été porté au service postal dans la ville, est-il regretté. Un nouveau coup contre les usagers, le symbole de la poursuite du désengagement dans les services publics de proximité. » Et ce n’est pas le point-relais qui contente l’édile, l’estimant « mal situé », créé sans la concertation promise et causant « des nuisances dans une rue étroite et à sens unique ».