La vidéo, filmée en plein confinement par un riverain du quartier sensible des Hautes-Plaines, aux Ulis (Essonne), avait choqué. Le 24 mars 2020, le jeune Sofiane, 21 ans, agent logistique chez Amazon, se fait brutalement interpeller par quatre fonctionnaires de la Brigade anticriminalité (la BAC). L’affaire fait grand bruit sur les réseaux sociaux et le jeune homme porte plainte. Après deux ans d’enquête, l’AFP apprend de sources concordantes la comparution prochaine, devant le tribunal correctionnel d’Évry, des policiers impliqués dans l’affaire.

Les quatre policiers de la BAC ayant participé à l’interpellation violente de Sofiane seront donc jugés. Le jour des faits, en plein confinement, ils intervenaient suite au signalement d’un attroupement de jeunes sur la dalle des Hautes-Plaines. Sofiane quant à lui se rendait, selon ses dires, à son travail. Mis à terre et frappé à plusieurs reprises, le jeune homme s’était vu prescrire 4 jours d’ITT (incapacité totale de travail.) Déférés le 22 avril 2022, les policiers mis en cause seront jugés pour des faits de violences aggravées par personnes dépositaires de l’autorité publique, en réunion, avec usage ou menace d’une arme, a confirmé à l’AFP le parquet d’Évry. À l’époque des faits, une enquête de l’Inspection générale de la police nationale (IGNP) avait été lancée.

À l’AFP toujours, Me Samimi Bolaky, avocat du jeune homme brutalisé a déclaré : «  Sofiane se battra jusqu’au bout pour dénoncer son sort et plus globalement celui de toutes les victimes de violences policières ». En 2019, dans son rapport annuel, l’IGPN rapportait que « les enquêtes portant sur l’usage de la force constituent, cette année, plus de la moitié du portefeuille de l’IGPN » soit 59  %. 1 460 enquêtes concernant des atteintes aux personnes, biens ou à l’État, ont été menées par « la Police des Polices » en 2019. 868 d’entre elles concernaient des « violences volontaires » (contre 612 en 2018).
En attendant leur jugement, les policiers qui ont violenté Sofiane seraient, selon une source proche contactée par l’AFP, toujours en fonction dans l’Essonne.

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