Le centre de tri de Nanterre Levant est en proie à un bras de fer entre les syndicats et la direction. Le CSE et SudPoste ont assigné La Poste en justice, avec les conditions de travail dans le viseur, selon les informations d’Actu Hauts-de-Seine : ils leur reprochent l’extension « sauvage » de la sécabilité, soit la distribution des tournées des facteurs absents aux facteurs présents.

Si l’usage de cette organisation est commun depuis 2012, les syndicats reprochent à la direction du centre de tri d’avoir imposé « l’extension sauvage » de celle-ci durant l’été 2021, sans avoir préalablement consulté le CSE, ce qui est pourtant obligatoire. Ce système aurait été mis en place pour « éviter » de recruter du personnel, a avancé Gaël Quirante, secrétaire départemental du syndicat Sudposte 92, à Actu Hauts-de-Seine.

Des facteurs auraient également reçu un blâme pour avoir refusé d’assurer la partie sécable de leur tournée au mois d’octobre. En réponse, la majorité du personnel concerné a décidé d’exercer son droit de retrait le 13 octobre dernier, pour protester contre cette situation. Le syndicat Sudposte a notamment évoqué des pressions de la part de la direction de La Poste, ainsi que douze procédures de licenciement en cours.

L’inspection du travail donne même raison au syndicat, à travers un rapport consulté par la rédaction d’Actu. « Ce nouveau mode d’organisation implique nécessairement une augmentation de la charge de travail des facteurs concernés et constitue une modification des conditions de travail. Il ne pouvait donc pas être mis en place sans que soit au préalable consulté le CHSCT compétent. Or, la sécabilité s’applique de fait depuis le mois de septembre sans qu’aucune consultation n’ait été réalisée ». L’inspection du travail a ainsi prononcé une mise en demeure à l’encontre de La Poste, qui doit désormais évaluer la charge de travail des salariés et les risques psychosociaux qu’induit l’extension de la sécabilité.

L’affaire a été portée devant le tribunal de commerce de Nanterre, le mercredi 2 février dernier. La décision de la justice sera rendue le 30 mars prochain.

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