Depuis le début de la crise sanitaire, le masque à usage unique a fait son apparition dans le quotidien des Français. En tout, cela représente environ 400 tonnes de déchets par jour et 150 000 tonnes par an dans le pays. Bien que nécessaire actuellement pour respecter les gestes barrières, il a rapidement envahi les trottoirs, les rues, se retrouvant de facto dans les fleuves et océans.

Pour répondre à cette problématique récente, le groupe TGW, né du rapprochement entre les sociétés Tri-O et Greenwishes, a mis en place un processus de recyclage à 90 % de ces masques à usage unique, devenus les ennemis de l’environnement.

Aujourd’hui, un masque chirurgical jeté dans la rue met 400 ans pour se dégrader. Ce nouveau déchet embarrassant et très polluant a inquiété les entreprises du quartier d’affaires de la Défense, qui se sont tournées vers leur partenaire, le groupe Tri-O Greenwishes. « L’innovation est l’un des quatre piliers de notre groupe, explique son président Matthieu de Chanaleilles. Cela nous a permis de créer cette nouvelle filière de recyclage des masques en octobre 2020 avec deux partenaires français dans les Hauts-de-France. »

« Impacter positivement sur l’environnement, c’est ce qui anime notre groupe et notre ADN pour les générations à venir, poursuit le président de Tri-O Greenwishes. On ne parle pas de catastrophe écologique, mais il y avait un vrai risque de pollution alors qu’il existe aujourd’hui, et nous l’avons prouvé, des solutions et des techniques pour les recycler en circuit court et avec des entreprises françaises ».

Comment se déroule alors ce recyclage « made in France » ? « Le cheminement est simple, on accompagne nos clients et on met en place chez eux des bornes d’apport volontaire, réservées aux masques à usage unique [conteneurs, poubelles spécifiques, Ndlr], détaille Matthieu de Chanaleilles. Avec une collecte régulière, on les achemine sur notre centre de tri à Gennevilliers. Après une quarantaine de 10 jours pour les hygiéniser, on procède à un nouveau tri pour éliminer d’autres déchets jetés par erreur dans les bornes. Après avoir été pesés à 200 grammes près, jour par jour, et client par client on emmène ce flux chez notre partenaire Cosmolys qui va les broyer et réussir à isoler la matière qui nous intéresse, c’est-à-dire le polypropylène qui compose 90 % du masque. »

Le polypropylène est ensuite ­envoyé chez un autre partenaire , lui aussi français, Baudelet Environnement, qui transforme cette matière « pour en fabriquer des micro-billes de polypropylène, qui vont être réinjectées dans l’industrie de la plasturgie et permettent la fabrication de pièces automobiles, parfois de jouets, et qui ont l’intérêt de garder leur recyclabilité. »

Rapidement, beaucoup d’entreprises du quartier d’affaires de La Défense se sont rapprochées du groupe Tri-O Greenwishes, ainsi que le Département des Hauts-de-Seine et un certain nombre de collectivités comme Courbevoie ou Nanterre. Des bornes de recyclage ont été installées dans des lieux stratégiques où les habitants ont la liberté de venir déposer leurs masques usagés.

« Soucieux de protéger son territoire et ses habitants, le Département veut éviter ces rejets et cette pollution, indique le communiqué de presse du Département des Hauts-de-Seine. A partir du 26 avril, des bornes de tri seront installées sur des sites départementaux, exclusivement consacrés aux masques à usage unique (chirurgicaux et FFP2). »

Ces bornes, situées à l’hôtel du Département à Nanterre, au bâtiment Le Quartz, mais aussi à l’Hôtel de Ville de Courbevoie ou au centre administratif des Pléiades sont à la libre disposition des habitants. « L’objectif, à terme, est d’atteindre plus de 100 sites départementaux », précise Julien Remy, l’attaché de presse du Département.

« Nous sommes prêts à déployer ces sites pour atteindre les objectifs, exhorte le président du groupe Tri-O Greenwishes. Depuis octobre 2020, on a déjà collecté et recyclé une tonne de masques, ce qui représente 250 000 masques. L’objectif du groupe est d’atteindre entre 20 et 30 tonnes. »

Le groupe gère déjà environ 50 % des déchets du quartier d’affaires, cette nouvelle initiative de recyclage pourrait permettre au groupe de développer ses relations avec les entreprises de la Défense. « La promesse que l’on fait à nos clients, c’est que 100 % de leurs déchets seront recyclés en France et en circuit court. On ne fait pas d’export de matières recyclables et c’est l’une de nos fiertés », conclue Matthieu de Chanaleilles.

CREDIT PHOTO : CD92 WILLY LABRE