Quel a été votre parcours, avant de devenir le responsable de ce projet de rénovation ?

J’ai toujours évolué dans le secteur public. À la base, je suis ingénieur des Ponts et Chaussés, et jusqu’à décembre dernier, j’étais responsable de la direction régionale du Cerema, ce qui m’a permis d’intervenir dans différents secteurs comme la mobilité, les infrastructures et l’environnement. Cet établissement public intervient en effet pour l’État et les collectivités pour porter à la fois des politiques publiques, les évaluer, et faire de l’appui direct.

Qu’est-ce qui vous a convaincu dans le pilotage de la rénovation de la cité administrative ?

C’est un projet passionnant pour différents aspects. Ce n’est pas un simple projet immobilier. On parle d’un bâtiment emblématique construit à la fin des trente glorieuses, à l’architecture très visible. Cette forme de tour avec un socle, c’est une manière de construire qu’on ne retrouve plus. L’architecte principal, André Wogenscky, était d’ailleurs un disciple du Corbusier. On se trouve dans un quartier en pleine transformation, à proximité de la ZAC des Groues (Zone d’aménagement concerté) qui se développe, et avec une offre de transport qui, même si elle est déjà très bonne, va encore s’améliorer avec l’arrivée d’Eole (prolongement du RER E vers l’Ouest, Ndlr). C’est un endroit idéal pour réaliser une opération immobilière. La logique est manifeste, le bâtiment va fêter ses 50 ans d’utilisation, c’est normal qu’il y ait besoin de reprendre différents éléments.
Les attentes des occupants ont changées vis à vis des locaux. C’est un projet XXL, un projet d’envergure. C’est aussi pour ça que c’est passionnant.

« À la base, je suis ingénieur des Ponts et Chaussés, et jusqu’à décembre dernier, j’étais responsable de la direction régionale du Cerema, ce qui m’a permis d’intervenir dans différents secteurs comme la mobilité, les infrastructures et l’environnement », indique Emmanuel Neuville, directeur chargé du pilotage de la rénovation de la préfecture.

Qu’est-ce qui se trouve en haut de la liste des priorités de ce chantier ?

Il y a un ensemble de sujets à traiter. S’il faut faire une hiérarchie, il paraît important de mentionner le sujet thermique. Dans ce genre de tour, c’est assez classique de ne pas avoir chaud l’hiver, et froid en été. La rénovation des pignons Est et Ouest a été réalisée en ce sens l’année dernière, afin d’améliorer l’isolation. Ces futurs travaux coïncident également avec les nouvelles attentes des agents. C’est le bon moment d’être en phase avec les métiers menés par les services, avec la combinaison avec le télétravail par exemple.
On souhaite également améliorer l’espace, afin d’augmenter le nombre d’occupants, par exemple en abattant certaines cloisons et reconfigurer les espaces pour avoir davantage de postes. Il y a une vraie marge de manœuvre pour cela.

En attendant le coup d’envoi des travaux, en quoi consistent vos journées ?

Tout l’intérêt de ces phases de prise de poste est de pouvoir rencontrer les différentes personnes intéressées par la rénovation, dont les occupants et les acteurs du territoire comme Paris La Défense, le conseil départemental ou encore la Mairie de Nanterre. Le but est de favoriser l’insertion, car l’environnement urbain fera également partie des aspects importants du projet.

Comment seront choisies les entreprises qui mèneront le projet à bien ?

Ce n’est pas encore arrêté, mais on se dirige vers un marché global de performance, selon des modalités qui seront définies ultérieurement. Un travail de diagnostic approfondi aura lieu avant de faire le choix des entreprises amenées à faire le travail.

« Il y a des espaces qui ont marqué une époque dans ce bâtiment, et il est important de les préserver. Il y a des précautions à prendre, on y veillera attentivement.»

Comment rénover un tel édifice en respectant les espaces inscrits aux monuments historiques ?

Il y a un vrai travail à poursuivre à ce niveau là. Il y a des espaces qui ont marqué une époque dans ce bâtiment, et il est important de les préserver. Il y a des précautions à prendre, on y veillera attentivement. De nombreux architectes savent faire la combinaison entre le passé et le futur. Je suis persuadé qu’on aura des propositions pertinentes et attrayantes à ce sujet.

Près de 2 000 agents travaillent dans la cité administrative au quotidien. Comment allez-vous vous organiser pendant les lourds travaux à venir ?

On sera amenés à trouver des locaux intermédiaires pour une grande partie des agents. Différents types de scénarios sont en cours d’étude. Faire des travaux en site occupé est une réelle complexité, en raison des nuisances, pour un gain qui interpelle, car on perd du temps sur le calendrier.

« On se trouve dans un quartier en pleine transformation, […] qui se développe, et avec une offre de transport qui, même si elle est déjà très bonne, va encore s’améliorer avec l’arrivée d’Eole »
Avez-vous déjà fixé une date pour la fin des travaux ?

L’objectif est d’avoir une décision de principe le plus rapidement possible, on espère au premier semestre. C’est la volonté du préfet. Ensuite, il nous faudra enclencher une batterie d’études, de diagnostics pour préparer la suite. Schématiquement, il faut compter trois années de travail préparatoire avant les travaux qui devraient, eux aussi, durer trois ans. Mais rien n’est encore acté. Nous mettrons tout notre temps à profit pour analyser l’ensemble des scénarios possibles, pour à la fin, n’avoir que quelques scénarios qui restent en compétition pour faire notre choix. Tout ça est devant nous.

CREDITS PHOTOS : LA GAZETTE DE LA DEFENSE