La crise sanitaire et le télétravail auraient pu faire vaciller Lime et ses trottinettes, alors que la dalle de la Défense voit son affluence décroître. Pourtant, pas de quoi faire douter la firme américaine et son directeur des opérations à Paris, Raphaël Blanchard.

Ce dernier l’assure : malgré les nombreux obstacles rencontrés ces derniers mois, la trottinette Lime a fait son trou dans le quartier d’affaires. Le nombre de trajets effectués est en effet passé de 300 000 en janvier 2021, à 1 000 000 en septembre dernier. « On opère à la Défense depuis plus de trois ans, souligne-t-il. Aujourd’hui, on a un service qui plaît, qui est ancré dans les habitudes du quartier. Après une suspension de service pendant le premier confinement, on s’est rendu compte qu’on proposait une solution alternative aux transports en commun ».

Selon Raphaël Blanchard, Lime a pu continuer à accroître son activité malgré la pandémie grâce à deux « déclics » chez les usagers : l’envie de « se déplacer de manière prudente à l’air libre », et « une conscience écologique amplifiée par le Covid ». Ce bilan, jugé « assez positif » par le directeur des opérations, s’explique par la résistance du secteur de la location face à l’achat de trottinettes neuves, aujourd’hui facilité par de nombreuses aides publiques. S’il était légitime de s’interroger quant au futur de ce modèle, Raphaël Blanchard se satisfait de la complémentarité des deux offres.

« Nos chiffres sont croissants, on observe de nouveaux usagers. Les usages privatifs et en free-floating sont différents. Nous, on propose de la flexibilité, et quelque chose de réglementé avec les restrictions de vitesse, les emplacements de parkings imposés…
Cela permet un partage plus sain de l’espace public. Dans tous les cas, on n’est pas dans la confrontation avec l’achat. L’objectif, c’est de promouvoir toutes les mobilités douces ».

Pleinement installé dans le paysage de la Défense, l’objectif de Lime est désormais d’étoffer son offre. Une volonté traduite par l’apparition des vélos Jump à l’été 2021, qui ont permis de « compléter » la flotte déjà présente, et d’« attirer de nouveaux publics qui n’utilisaient pas le free-floating, dont les personnes âgées ». Des bornes de recharge solaires, expérimentée pendant un an, devraient également fleurir sur la dalle dans les prochains mois.

Mais le prochain enjeu majeur pour Lime, et les mobilités douces en général, est l’aménagement de l’Esplanade de la Défense en parc urbain, qui devrait permettre aux modes de transport décarbonés de s’approprier pleinement ce nouvel espace.
« On travaille main dans la main avec Paris La Défense et les différentes mairies pour garantir le meilleur service, tout en respectant le bon partage de l’espace public », conclut Raphaël Blanchard.

CREDIT PHOTO : LIME