Une fracture faciale, des hématomes, deux coquards, un visage défiguré pour un total de quinze jours d’interruption de travail. Voilà le résultat, pour un usager des transports en commun d’Asnières-sur-Seine, d’une mauvaise rencontre. Le 9 novembre dernier, sur les coups de 2 h  30 du matin, l’homme se trouve assis à un arrêt de bus, quand l’aborde un individu qui fait mine de le connaître. « Il m’a lancé : “T’habites où ?”, puis il m’a pris par le cou, projeté au sol et m’a donné des coups au ventre et à la tête, relatera la victime dans sa déposition. Je lui demandais d’arrêter, lui disais que je ne pouvais plus respirer, mais l’africain a continué ».

Maintenue à terre par son agresseur, la victime ne voit pas arriver son comparse, qui en plus de le frapper, lui fait les poches et s’empare de son téléphone et de son portefeuille. L’homme ne doit son salut qu’à l’arrivée d’un chauffeur de bus qui rentrait au dépôt et à quelques passants, qui stopperont le déchaînement des deux assaillants et les retiendront jusqu’à leur arrestation par la police.

Traduits le lendemain devant le tribunal de Nanterre, les deux adeptes du coup de poing reconnaîtront leur implication. Mais pas le déroulé des faits et le mobile crapuleux. « Il nous a manqué de respect », justifiera laconiquement l’un des accusés durant sa garde à vue. Une accusation floue, à laquelle ce jeune de 18 ans, déjà fiché pour menaces de mort et agression sexuelle sur mineur, n’apportera que peu de précisions au procès, sinon qu’il s’agissait « d’insultes ». Lui et son compagnon dans le box aimeront d’ailleurs à se faire passer pour des victimes, estimant avoir participé à « une rixe » et non à des violences à sens unique.

Une version commode, qui s’avérera peu crédible du fait de la déposition du chauffeur de bus. Ce dernier affirmera aux enquêteurs reconnaître les individus comme étant les responsables d’une précédente agression commise dans son bus le jour même. Un passager s’était alors fait subtiliser son téléphone portable. Le tribunal décernera aux deux prévenus des peines qu’il jugera « sévères ».

Le premier, clandestin congolais, écopera de 18 mois de prison avec mandat de dépôt, ainsi que d’une interdiction de territoire pour dix ans. Le second, SDF au parcours scolaire et professionnel consternant, mais qui n’était lui pas en récidive, récoltera un an de prison avec mandat de dépôt et comme son acolyte, une interdiction de port d’arme pendant une décennie.

CREDIT PHOTO: LA GAZETTE DE LA DEFENSE