Mutique, refusant de monter en salle d’audience, le prévenu aura obligé le tribunal à descendre jusqu’au dépôt pour lui lire les chefs d’inculpation retenus contre lui et sur lesquels la justice aura eu à statuer le 3 novembre dernier, à Nanterre. « J’ai plus rien à perdre, je m’en bats les couilles », déclarait-il quelques heures plus tôt en garde-à-vue. Une déclaration laconique, annonciatrice de son refus de se défendre à son énième procès.

Déjà condamné à plus de vingt reprises, l’homme était accusé d’avoir encore porté des coups sur son ex-compagne, lui infligeant plusieurs ecchymoses et deux coquards encore visibles à l’audience, à laquelle la victime était présente. « J’étais rentrée tard avec les enfants, y expliquera-t-elle. Il m’a giflé. Ma petite fille pleurait. Je l’ai prise dans les bras et là, il a commencé à me frapper ».

« Un déferlement de coups », selon de la procureure, qui réclamera 11 mois de prison ferme. Aux dires d’un témoin, l’homme avait déjà fait parler de lui, en menaçant le gardien de sa résidence avec une fourchette à barbecue. « Je vais t’égorger, mécréant ! », lui aurait-il alors lancé. L’individu refusera l’aide d’un avocat. Le tribunal le condamnera à un an de réclusion avec mandat de dépôt, révoquera deux mois d’un précédent sursis et lui retirera l’autorité parentale de la petite fille de six ans, qui a essuyé des coups destinés à sa mère.

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