Le 25 octobre dernier, à Gennevilliers, un individu tente de s’introduire dans un bar-tabac avant de s’emparer d’outils de chantier dans un entrepôt. « Vous voliez pour financer votre consommation personnelle ? », interrogera la présidente du tribunal à l’audience du prévenu, le 27 octobre dernier. « Bien sûr madame, avouera tranquillement l’homme d’une quarantaine d’années. Je suis un toxicomane en manque, je suis malade ! ».

L’homme au passé de délinquant consommerait de la méthadone, du Subutex et du crack. Il se fournirait dans le 18e arrondissement de Paris. « Une fois avoir emprunté toutes les voies légales, les emprunts et autres, je vole, poursuivra-t-il. Sous crack, ma propre mère, je la vole ! J’ai volé ma mère, mon frère, toute ma famille… » Sauf qu’au RSA, sans travail depuis quatre mois, ce père de quatre enfants n’hésite pas non plus à taper en dehors de son cercle familial, d’où sa présence ce jour-là au tribunal.

« Êtes-vous prêt à vous faire aider ? », lui demandera son avocate. « Je fais déjà des invocations, je prie Dieu, je veux m’en sortir », lui répondra l’homme à la langue bien pendue. Déjà traité pour des soins psychiatriques par le passé, il s’était évadé de l’hôpital, en « sautant par la fenêtre, menotté ». « Je ne suis pas une racaille, arguera comme ultime défense l’accusé. J’ai peur de la prison ». Le tribunal optera pour une peine de six mois avec sursis probatoire, comprenant une obligation de soins et de travail.

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