La semaine passée, dans le cadre de l’exposition hors les murs de la Fiac (Foire internationale d’art contemporain de Paris, Ndrl), la place Vendôme avait la chance – ou la malchance selon les goûts – d’accueillir une gigantesque œuvre d’Alexandre Calder. Un dragon de fer rouge a ainsi trôné quelques jours sur une des plus belles places de la capitale, pour faire goûter aux passants l’art du sculpteur et peintre américain figure de l’art cinétique.

À la Défense, c’est en revanche toute l’année et depuis 1976 – année de la mort de l’artiste – que le tout venant peut observer sa monumentale Araignée métallique, à la teinte carmin délavée par les années. Ses 75 tonnes de poutres de fer déformées pour représenter un aranéide géant culminent à quinze mètres. Elle est grandement inspirée d’une autre œuvre à peine plus ancienne de Calder, intitulée Flamingo, et installée dans le quartier d’affaires de Chicago, aux Etats-Unis.

Parfaite incarnation du mouvement constructiviste, dans lequel s’inscrit Alexandre Calder, l’Araignée est une des œuvres dites « stabiles » du sculpteur, par opposition à ses œuvres mobiles. La plupart de ces créations monumentales ont été fabriquées par les établissements Biemont, à Tours, sur la base de ses croquis. Alexandre Calder préfigurait ainsi nombre d’artistes d’art contemporain modernes, qui ne créent plus de leurs mains leurs œuvres mais qui délèguent leur conception à des professionnels. Ils assurent tout de même la supervision de la fabrication.

« Il avait le génie de transformer une tôle en œuvre d’art et une boîte de conserve en oiseau. Il a su faire le lien entre le surréalisme, l’art abstrait et certaines recherches les plus modernes pour lequel il fit figure d’avant-gardiste », écrit de lui Paris la Défense sur son site internet. L’organisme du quartier d’affaires, qui réalise en ce moment-même la réhabilitation de l’environnement de l’œuvre, avec le remplacement de la dalle l’entourant. Une coïncidence voudra que le cliché d’époque fut également pris en plein chantier.

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