Sous une dizaine de tentes dressées au pied de la Grande Arche, les acteurs publics et privés des dites « mobilités douces » ont tenté de convaincre les 20 et 21 septembre derniers les salariés de la Défense des bienfaits de la pratique du vélo. Durant les deux jours de l’événement Bike to Work, les exposants avaient ainsi pour défi de persuader des utilisateurs de la voiture ou des transports en commun de la faisabilité de leur trajet domicile-travail à coups de pédales. La crise sanitaire ayant préparé le terrain.

« La part modale du vélo était de 2 % [avant la crise], a indiqué sur place David Guerra, co-directeur des Services Urbains chez Paris La Défense (PLD), se basant sur l’enquête annuelle BVA commandée par l’établissement gestionnaire du quartier d’affaires. À la sortie du confinement, on a mis en évidence que 12 % des personnes interrogées avaient modifié leur mode de transport ; 8 % disaient venir à vélo ». Un chiffre passé à 13 % dans une étude plus récente.

Les mouvements pendulaires à vélo semblent donc s’accroître à la Défense, bien qu’ils demeurent assez minoritaires. Il reste en effet bien des freins à l’utilisation massive des bicyclettes, freins dont Paris la Défense est conscient : « On va renforcer la signalétique pour ce qui est des points d’accès à la dalle, a précisé à l’inauguration du salon David Guerra. Des totems vont permettre de se repérer un peu plus facilement. Un certain nombre d’actions vont être menées dans l’aménagement et vont permettre de mailler davantage le territoire et de traiter les discontinuités qui peuvent demeurer ».

Si aucune annonce inédite n’a été faite durant la manifestation par les officiels présents, l’occasion fut saisie par le directeur général de PLD, Pierre-Yves Guice, pour vanter les efforts déjà accomplis. « Ce n’était pas vraiment dans l’ADN de la Défense d’être un quartier accueillant pour les vélos, a-t-il rappelé. L’idée initiale dans les années 1960-1970, c’était que toutes les circulations de véhicules se passent loin des yeux, dans des tunnels sous la dalle ». La dalle, qui était interdite aux vélos jusqu’en 2015, suite à une succession de tragiques accidents.

« Les générations et les mentalités changent, reconnaîtra-t-il. On a décidé de rattraper le retard qu’avait pris la Défense. D’où les 6 kilomètres de pistes cyclables créés depuis deux ans ». Le quartier compte aujourd’hui 800 arceaux vélos, pour 1 600 places de stationnement en tout. Cinq parkings du secteur ont été équipés de locaux sécurisés pour les vélos en 2020 et 2021, pour un total de 550 places.

Les pouvoirs publics parient sur le développement du vélo mais c’est aussi le cas des acteurs privés, très représentés sur le salon (ALD Automotive, En selle Marcel, Azfalte, Lepape, Shimano…). Beaucoup ont développé une offre de location de vélos de fonction, destinée aux salariés de bureaux. « Chez ALD [filiale de la Société Générale spécialisée dans les flottes d’entreprise, Ndlr], on espère pouvoir démocratiser l’usage du vélo en entreprise », a confirmé Pascal Vitantonio, Directeur de la Stratégie et du Développement chez ALD Automotive France.

« On a développé un vélo de fonction. Le concept, c’est la location longue durée, généralement pour une période de 36 mois. Le collaborateur choisit son vélo. La formule comprend l’assurance et le service d’assistance ». L’abonnement mensuel est le plus souvent réglé à 70-80 % par l’entreprise, qui bénéficie en retour d’avantages fiscaux. Quant au salarié, qui doit s’acquitter des 20-30 % restant, il peut jouir des largesses de l’administration fiscale, « qui veut que le vélo de fonction ne rentre pas dans les avantages en nature ».

CRÉDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DÉFENSE