Le 17 septembre dernier, sous les coups de 19 h 00, on signale aux policiers d’Issy-les-Moulineaux qu’une rixe a éclaté sur une place de la ville voisine de Boulogne-Billancourt. Arrivés sur place, c’est le calme plat. Des témoins de la scène indiquent aux forces de l’ordre l’emplacement du reliquat de la bagarre laissé par un des malfrats dans un fourré. A l’intérieur du sac à dos noir dont s’est débarrassé son propriétaire, un couteau de 22 cm de long.

Une personne blessée à la main droite est repérée par les policiers. Il s’agit d’un adolescent. Il dira avoir pris le bus mais s’être perdu, avant de se retrouver dans le véhicule entouré d’une bande de la ville voisine, Boulogne-Billancourt. Arrivé à un arrêt, le jeune homme a filé pour éviter les ennuis. Les loubards l’ont alors poursuivi, avant de lui jeter des bouteilles et des cailloux. La victime a fini par chuter et par offrir à ses agresseurs l’occasion de s’acharner.

Un jeune homme assis avec ses amis non loin de là, rameté par les cris et les appels à « trancher la gorge » de celui « qui n’avait rien à faire là », se laisse alors entraîner par le groupe et participe aux violences en réunion. « J’assume, j’ai essayé de porter un coup, avouera à son procès au tribunal de Nanterre l’accusé, avant de fondre en larmes. Normalement, ce sont des histoires [de rivalités] qui ne me regardent pas ».

À peine âgé de 18 ans, le prévenu était sous contrôle judiciaire au moment des faits. Son casier faisait déjà état de trois mentions, dont une pour violences en réunion. « La permanence du parquet est souvent appelée le week-end pour des rixes entre villes. Généralement, c’est à Meudon ou Villeneuve-la-Garenne…, soulèvera la procureure, rappelant dans la foulée le dramatique précédent d’Échirolles, qui avait fait deux morts. C’est stupide de participer à cela parce que l’on peut finir en cour d’assises ! ».

L’avocate du prévenu insistera sur l’électrochoc que la détention provisoire aurait provoqué sur son client, visiblement ébranlé dans le box. Elle rappellera aussi la faible condamnation d’un autre participant déféré peu avant : soit un rappel à la loi pour ses menaces de mort armé d’un tournevis de 20 cm. Le prévenu du jour écopera, lui, d’un stage de citoyenneté.

CRÉDIT PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DÉFENSE