Les tours Miroirs pourraient bientôt disparaître au profit d’un nouveau projet de construction de trois immeubles de bureaux. Avant la concrétisation du projet et de pouvoir obtenir un permis de construire, le préfet des Hauts-de-Seine a demandé une évaluation environnementale à la Mission régionale d’autorité environnementale après l’étude d’impact réalisée en mai dernier.

« L’Autorité environnementale relève que l’étude d’impact est d’une manière générale de bonne qualité […] Des précisions sont toutefois attendues sur certains points, mentionnés dans l’avis de la MRAe », indique la MRAe dans son communiqué de presse du mois d’août. De rappeler dans l’avis complet, que ce document « ne porte pas sur l’opportunité du projet mais sur la qualité de l’évolution environnementale présentée par le maître d’ouvrage et sur la prise en compte de l’environnement par le projet ».

Pour rappel, les tours Miroirs ont été construites en 1981 et sont composées de huit bâtiments qui s’articulent autour d’une place centrale. Situés à seulement quelques mètres du métro Esplanade de la Défense, ces immeubles sont accessibles depuis la passerelle Iris et permet de rejoindre le niveau ville de Courbevoie.

Anciennement siège de Saint-Gobain, cet ensemble immobilier du quartier Iris cherche à trouver un nouveau souffle. Après un désaccord et un refus du préfet des Hauts-de-Seine (voir notre édition du mercredi 26 mai 2021), le projet de déconstruction et de reconstruction semble désormais sur les rails.

Dans l’avis, la MRAe rappelle que le projet « nécessite au préalable la démolition de l’ensemble immobilier des Miroirs existant, composé de bureaux sur 71 657 m² de surface de plancher (SDP) et culminant à une hauteur d’environ 69 m (21 étages) ». Dans le projet porté par Primonial et trois maîtres d’ouvrage, la SCI Miroirs AB, l SCPI Primopierre et la SCI Miroirs D, la surface passerait à 111 131 m² soit une augmentation de la surface de près de 30 000 m2.

L’objectif est de construire trois nouveaux immeubles de tailles différentes, entre 95 mètres et 187 m de hauteur, les tours Miroirs prenant alors une place dans le classement des plus hautes tours de la Défense et de France. L’ensemble immobilier offrira aux usagers du quartier d’affaires, des espaces de bureaux, un hôtel, des commerces au pied des immeubles, mais également sur le rooftop de l’une des tours. Les accès par la place centrale seront conservés et le projet s’accompagnera de la rénovation des sous-sols existants.

Pour rappel, les tours Miroirs ont été construites en 1981 et sont composées de huit bâtiments qui s’articulent autour d’une place centrale.

Dans son arrêté, le préfet de la Région Ile-de-France et préfet de Paris soulignait l’importance d’une évolution environnementale avant la concrétisation de ce projet. Parmi les raisons citées, l’impact de travaux qui pourraient durer quatre ans sur le quotidien des habitués du quartier, mais également les risques de pollution.

Le préfet souligne également l’impact de la construction d’une tour bien plus élevés qu’auparavant sur le paysage environnant, mais également sur les espaces publics du quartier d’affaires et la circulation : « Considérant que l’ensemble immobilier projeté culminera jusqu’à 187 m (contre 16 étages pour le bâti actuel soit de l’ordre de 45 m de haut) et qu’il est donc susceptible d’impacter notablement le paysage proche et lointain y compris de points très éloignés (depuis la Butte d’Orgemont, le Bois de Boulogne, l’axe royal, Cergy-Pontoise …) ».

De conclure que le « projet est susceptible d’avoir des impacts sur l’environnement et sur la santé », et qu’il nécessite donc « la réalisation de l’évaluation environnementale du projet ». La MRAe a donc été saisie et a rendu son avis le 12 août dernier. Parmi les enjeux du projet, le paysage, le cadre de vie, les nuisances sonores ou encore les consommations énergétiques.

Sur ces différents volets, la MRAe développe finalement 13 recommandations. Les premières concernent l’offre que veulent proposer les porteurs du projet. La MRAe doute de la nécessité de construire de nouveaux bureaux dans le quartier d’affaires et demande ainsi pour faire suite à l’étude d’impact, « les possibilités de réversibilité du programme immobilier en évaluant les incidences environnementales d’une éventuelle transformation d’une part importante des surfaces en logements » soient précisées.

La végétalisation des façades est envisagée dans le projet, la MRAe souhaite donc connaître les avantages d’une telle proposition sur la biodiversité du quartier d’affaires et des conséquences de la construction de tours plus élevées que les précédentes. D’autres points méritent d’être à nouveau analysés comme la perte d’ensoleillement, les îlots de chaleur, le bilan carbone de la construction ou encore la nécessité de réaliser une étude de trafic « permettant de justifier les hypothèses de flux de circulation générés par le projet ».

Cet avis de la MRAe devrait « être joint au dossier de consultation du public », précise l’avis. Le porteur de projet devra également répondre à cet avis et aux recommandations de l’autorité environnementale pour « préciser comment le porteur du projet envisage de tenir compte de l’avis de la MRAe, le cas échéant en modifiant son projet ».

CRÉDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DÉFENSE