Le 31 août dernier, des policiers d’Antony interviennent dans un squat de la rue Gabriel Péri. Ils y découvrent un marocain en situation irrégulière. Il sera déféré le lendemain au Tribunal de Nanterre. L’homme a un casier bien garni. « Vous avez l’intention d’écumer toutes les prisons de France ? », lui lancera, provocatrice, la présidente du tribunal.

Condamné en 2019 pour avoir peloté une femme dans un tramway, tout en lui subtilisant sa carte bleue, le prévenu faisait l’objet d’une interdiction de territoire. Inscrit sur le fichier FIJAIS, il devait signaler tout changement d’adresse aux autorités. Il comparaissait pour un manquement à ces deux obligations. « Je ne savais pas. L’interprète ne me l’avait pas dit », se défendra le prévenu, tenant à rester en France. « Monsieur, on vous a dit non ! Vous n’avez aucune chance d’être régularisé », tentera de le raisonner la juge. Son avocate plaidera l’histoire d’un jeune attiré par « l’eldorado européen ». L’homme écopera de six mois ferme et d’une nouvelle interdiction de territoire.