TotalEnergies et Uber s’associent au profit de « la mobilité électrique »
Alors que TotalEnergies a inauguré il y a quelques semaines sa première station-service 100 % équipée de bornes de recharge électriques, son nouveau partenariat avec la plateforme VTC Uber doit permettre aux deux groupes d’accélérer leur transition vers l’énergie électrique.
Sur le boulevard circulaire de la Défense, le géant français TotalEnergies a ouvert le 28 mai 2021 une station-service équipée à 100 % de bornes de recharge électriques. La conversion de la station ouverte à la fin des années 1970 est une première en France. L’entreprise, qui fait le pari de la transition énergétique, envisage d’ici à 2023 d’avoir 300 stations avec de la recharge électrique à haute puissance, sur les 3 500 stations-services accueillant plus d’un million de clients par jour en France. Avec un autre géant, Uber, leader du VTC dans l’Hexagone, un nouveau partenariat a été acté à la station de l’angle de la rue de Strasbourg.
Présenté dans le communiqué de presse comme une association pour « accélérer la transition des chauffeurs VTC vers la mobilité électrique au travers d’un accompagnement à la conversion de leur véhicule et d’un accès facilité aux bornes de recharge », il s’articule autour de conditions préférentielles à la recharge électrique et notamment un programme de fidélité pour les chauffeurs Uber, en échange du partage de données des trajets et usages permettant à TotalEnergies d’optimiser les futurs emplacements des sites de recharge.
C’est d’ailleurs à travers cette idée que la station-service de la Défense a été choisie pour accueillir le 100 % recharge électrique. Présent à l’inauguration du partenariat, le directeur réseau France Pierre Emmanuel Bredin justifiait ainsi le choix de la Défense : «C’est un lieu où il y a beaucoup de trafic. Il y a une densité de population qui est énorme avec des personnes qui utilisent déjà majoritairement de l’électrique. C’était l’endroit idéal pour le faire ».
Surpris, les utilisateurs ont pu l’être sur les premières semaines. Si le logo bleu représentant l’électrique est bien présent, l’absence de pompes à essence a pu être un petit choc pour certains. Dans cette première station-service 100 % électrique, on retrouve six emplacements dédiés, dont trois équipés de bornes haute puissance 175 kW, et trois mixtes (175 kW et 50 kW).
L’offre proposée est également différente des bornes électriques classiques. Ici, la gamme de connecteurs disponibles est complète et peut accueillir tous types de véhicules électriques et hybrides. Ouverte 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, le temps de recharge de 20 % à 80 % en 175 kW est d’une vingtaine de minutes en moyenne sur les véhicules neufs.
Si pour certains, ce temps d’attente est encore trop long, « nous n’en sommes qu’au début de l’histoire », assure Pierre Emmanuel Bredin. Le partenariat avec Uber est censé sensibiliser les chauffeurs VTC à franchir le pas de l’électrique. Adil et Franck, deux chauffeurs ambassadeurs, répondent régulièrement aux questions de leurs collègues en racontant leur quotidien, les avantages comme les inconvénients.
« On avait une liste de questions, raconte Franck, et les trois sujets qui revenaient le plus étaient : l’autonomie, l’autonomie et l’autonomie ». Avec l’installation de 20 000 points de recharge en France d’ici à 2021 et 75 000 en 2025, le groupe TotalEnergies veut permettre à ses utilisateurs de ne plus se poser cette question. L’entreprise Uber fait également le pari de l’avenir et ambitionne d’ici à 2025, de n’avoir plus aucun véhicule diesel en circulation et au moins 50 % de véhicules électriques sur le marché.
Jonathan Levy, le directeur business développement d’Uber Europe sud et ouest, se félicitait de ce nouveau partenariat : « Une station comme celle-ci avec que des bornes de recharge, je trouve que c’est un message assez fort qui montre bien l’ambition commune de faciliter la transition vers une mobilité électrique ».
Uber va également mettre sur la table une enveloppe de 75 millions d’euros en France, afin d’accompagner les chauffeurs dans le choix de l’électrique. Concrètement, un chauffeur roulant au diesel et travaillant en moyenne 42 heures par semaine peut s’attendre à investir 4 500 euros au bout de trois ans grâce à l’aide financière de son employeur et de l’augmentation tarifaire des trajets.
C’est aussi le point important de la stratégie d’Uber, le choix d’augmenter ses tarifs, sauf sur l’option Uber Green, lancée en 2016. « Pour les utilisateurs, Uber Green est aujourd’hui la solution la moins chère disponible sur la plateforme », indique Jonathan Levy. Ambitieux, le partenariat devra rendre un bilan dans quelques mois pour déterminer si professionnels comme particuliers sont prêts à passer à l’énergie électrique.
