> Coup de fouet ! de Alain Passard

« C’est important que la cuisine française soit présente aussi sur cet espace. Cet objet que l’on ­utilise énormément dans une cuisine m’a toujours fasciné. Quand je prends un fouet dans une cuisine, pour moi c’est à la fois l’élégance, la précision, l’onctuosité d’une sauce, sa brillance, sa température. C’est aussi le prolongement de la main du cuisinier, comme peut l’être la raquette pour un tennisman. J’ai le même dans mon jardin, je l’ai mis là-bas, c’est important qu’il fouette chaque saison le vent, qui n’est pas le même l’été ou le printemps. Ce fouet a toujours un aspect différent et je l’aime à la fois gourmand et élégant. »

> Cube Sphere Gold de Cyril ­Lancelin

« J’étais ravi de travailler sur le sujet de l’Extase (le thème de l’exposition, Ndrl) J’aime bien regarder l’œuvre de derrière les arbres (côté résidence Neuilly-Défense, Ndlr), parce qu’elle a quelque chose de magique. Elle ressort sous l’ombre. C’est une œuvre qui représente un cube mais aussi une arche. C’est un dialogue entre l’Arc de Triomphe et la Grande Arche. J’ai toujours été fasciné par la Grande Arche et le fait qu’elle soit légèrement pivotée sur son axe, de manière qu’on voit sa forme cubique. J’ai travaillé là-dessus, de sorte qu’on découvre le cube, qui est une invitation à venir à l’intérieur. C’est une œuvre immersive, qui se vit, il faut la parcourir. C’est un travail sur soi et sur l’autre, sur l’infiniment petit et l’infiniment grand, sur le rapport de l’être humain à la ville. »

> Maison couchée, Jean-François Fourtou

« La Défense est un lieu assez incroyable et il est inattendu de pouvoir installer dans un contexte aussi monumental des œuvres qui viennent parasiter l’espace. C’est un peu l’objet de ma maison couchée, sorte de petite maison de banlieue des villes alentours qui serait tombée là, un petit peu comme un jouet et qui vient en contraste total avec les tours qui l’entourent. Pour moi, elle a une signification plus personnelle, parce que c’est la moins éloignée d’une première maison que j’ai réalisée chez moi à ­Marrakech, qui est une maison de Charente Maritime, un peu dans le même esprit. C’était une maison que louait mon grand-père pendant ses vacances et dans laquelle il est mort.

Il y a vraiment deux approches pour cette œuvre. Une plus sculpturale, extérieure, en contraste avec l’architecture autour et une plus intimiste, avec l’installation intérieure. Malheureusement pour des raisons de sécurité et de Covid, elle ne va pas être ouverte au grand public. Vous pourrez tout de même la découvrir à travers les fenêtres, par le toit et l’échelle. Le Nanitos (petit personnage à tête de courge, Ndrl), a été voulu par Fabrice Bousteau. Il annonce de nouveaux projets pour moi. On a voulu qu’il soit là pour parasiter cet espace et ­admirer Paris du haut de son promontoire. »

> Rezilientia de Ghyslain Bertholon

« Rezilientia, c’est une œuvre que j’avais dessinée en 2009 et que j’ai redessinée en 2019, lorsque des incendies à l’échelle continentale, en Australie, ont eu lieu. C’est pendant ce ­premier temps de confinement que j’ai réalisé cette pièce, alors que j’avais beaucoup de choses en cours, parce que tout s’est arrêté d’un coup. C’était à la base une sculpture en bois brûlé, que j’ai réalisée tout en bronze pour les Extatiques. L’idée, c’est la nature plus forte que tout, qui reprend ses droits. Pendant le confinement, j’ai été agréablement surpris de voir la vitesse à laquelle la nature se réinvitait dans nos villes. Cette œuvre est une poésie, que j’espère pleine de vie et d’espoir. J’avais envie d’une œuvre modeste en taille, mais de la travailler de façon très précieuse ».

CRÉDITS PHOTOS : LA GAZETTE DE LA DÉFENSE