Comme la Gazette l’annonçait la semaine dernière, les Extatiques ­reviennent pour une nouvelle édition, placée sous le signe de l’Extase. Aux cinquante œuvres d’art visibles dans le quartier d’affaires, s’ajouteront neufs créations d’artistes renommés de l’art contemporain, du 24 juin au 3 octobre prochains. Nous vous révélions déjà les noms dans notre édition du 9 juin dernier : Alain ­Passard, Cyril Lancelin, Tony Cragg ou encore Daniel Arsham ont été sélectionnés cette année.

Un fouet géant, un cube de sphères dorées, un souffleur de plumes… Les réalisations qui seront exposées de la fontaine Agam au bassin Takis devraient étonner, enchanter ou à défaut irriter plus d’un spectateur. Au-delà des panneaux explicatifs détaillant le parcours de l’artiste ou apportant quelques éléments de compréhension sur l’œuvre, les passants déambulant autour d’elles en quête d’informations, pourront se reporter sur Open Gallery, la ­plateforme numérique de Paris la Défense dédiée à la culture et qui mettra prochainement en ligne du contenu sur cette nouvelle édition (voir article ci-dessous).

Après une année 2020 difficile, l’organisme public en charge du quartier d’affaires, Paris la Défense, est ravi de pouvoir proposer une fois encore ce rendez-vous phare de la saison culturelle du quartier d’affaires aux salariés et aux habitants. « Malgré la crise qui perdure, nous avons maintenu tous les événements, se réjouit Noellie Faustino, directrice du pôle événementiel pour Paris la Défense. C’était notre volonté de faire reprendre une vie normale au quartier et de soutenir le milieu culturel particulièrement impacté ces derniers mois ».

Le travail des neufs artistes choisis pour cette édition 2021 va en effet bénéficier d’une plus grande visibilité que l’an passé. Il en sera ainsi du Coup de fouet ! d’Alain Passard, chef trois étoiles au Michelin du restaurant Arpèges (Paris), qui réalise des installations d’art quand il n’enfile pas sa toque. Son fouet géant en métal peint sera placé au pied du bassin Takis. « En cuisine, le fouet est un objet étonnant, explicite le chef. Prolongement des doigts, mobile, léger, il transcrit le geste suspendu de la main ».

Un peu plus au nord, un assemblage de sphères dorées entassées les unes sur les autres prendra place sur la pelouse de l’Esplanade. Formant un cube évidé par endroit, « c’est le dessin en trois dimension d’une partition de plein et de vide », invitant le spectateur à « une expérience cinétique ouverte sur l’espace public », ainsi que le résume le dossier de presse de l’exposition.

Une création, tout à fait à l’image de son concepteur, le protéiforme Cyril Lancelin, qui aime façonner des œuvres à base de figures géométriques simples, afin de donner à voir à l’Homme une autre vision de l’architecture qui l’entoure.

Nettement plus abstraite sera la sculpture géante de Tony Cragg, sorte d’immense colonne totémique blanche aux formes arrondies. Ses six mètres de haut et ses 1 400 kilos siégeront place Moretti. « Certaines œuvres sont assez monumentales et invitent à la curiosité, souligne à juste titre Noellie ­Faustino. D’autres sont plus poétiques, plus délicates et permettent de se poser et de partir dans une rêverie ». Awakening, de l’artiste allemande Luka Fineisen, entrera tout à fait dans cette catégorie d’œuvres entretenant l’imaginaire.

A l’intérieur d’un petit conteneur de plexiglas, une foultitude de plumes voltigeront dans les airs, propulsées par un souffleur : allégorie d’un réveil matinal, qui « peut être doux et paisible, mais aussi violent », préviennent les organisateurs dans le dossier de presse de l’événement. Vous devrez donc vous attendre à quelques turbulences dans l’envol de ses oniriques plumes.

Il faudra aussi compter cette ­année sur le travail de Johan Creten, une sculpture représentant un homme recouvert d’intrigantes grosseurs – fruits ou ganglions infectés – et sur celui de Jean-François Fourtou, ­artiste aimant jouer avec les lois de la physique et qui présentera sa ­Maison couchée, une habitation ­typique de la région parisienne montée
tête à l’envers.

Les Extatiques devrait attirer de nombreux spectateurs, d’autant que l’événement a été intégré à la programmation hors les murs de la Nuit Blanche 2021. L’an passé, aucune des œuvres présentées n’avaient pu être pérennisées – bien qu’il fut envisagé de garder les petits hommes verts de Fabrice Hybert. Suite à cette édition, Paris la Défense nous a assuré qu’une œuvre serait bien conservée. Laquelle ? Réponse à la fin de cette 4e édition des Extatiques.

CRÉDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DÉFENSE