Encore un peu de patience. Initialement programmé en début d’année, le début des travaux de rénovation de l’ancienne école d’architecture de Nanterre, à l’abandon depuis 2004, ont essuyé quelques mois de retard. Entrant dans le cadre d’un large projet de réhabilitation du site, baptisé Open Source, le bâtiment actuel de 18 000 m² sera conservé dans la mesure du possible et se verra ajouter une extension, permettant d’accueillir à l’horizon 2024 les trois écoles du pôle ­Léonard de Vinci.

Celui-ci occupe actuellement une construction propriété du conseil départemental des Hauts-de-Seine, qui entend le récupérer pour ses propres activités. « On regrette de quitter ces bâtiments, parce qu’ils restent assez magnifiques au point de vue architectural, confie Pascal Brouaye, directeur de l’association Léonard-de-Vinci, la structure juridique qui chapeaute le pôle. Néanmoins, les locaux ont vieilli, d’autant que l’on ne conçoit plus l’enseignement supérieur comme il y a 25 ans ».

Adieu le modèle des cours magistraux en amphithéâtre et des enseignements en salle de classe. Le nouveau campus ne comportera que deux grands amphithéâtres de 250 places chacun – contre onze de plus petite taille aujourd’hui – ainsi que davantage d’espaces de
co-travail.

« On n’est plus désormais dans un enseignement de proximité, en petits groupes, avec un certain nombre de cours en ligne, justifie Pascal Brouaye. On va profiter de cette relocalisation pour concevoir des espaces plus orientés vers l’enseignement supérieur d’aujourd’hui et demain ».

Un déménagement salutaire donc, mais qui devra patienter. ­Initialement fixée en septembre 2023, la première rentrée scolaire dans les locaux flambants neufs devrait être décalée d’un an. Car le chantier, qui devait être entrepris début 2021, a pris du retard. La faute aux confinements successifs et au complexe montage financier, censé porter ce projet immobilier à 120 millions d’euros.

« Il y a eu un peu de décalage, confirme Francesco Marinelli président de l’agence d’architectes It’s, en charge du projet. Le Covid a impacté un peu les études de conception et les échanges entre les acteurs de l’opération. Mais les travaux devraient démarrer au second semestre 2022 ». Ceux-ci sont censés durer 30 mois, selon le calendrier des architectes.

Le financement du projet a également donné du fil à retordre à l’association Léonard de Vinci, qui a pris le temps qui fallait pour les finaliser. « Ce sont des montages financiers complexes, se justifie Pascal Brouaye. Aucune banque ne se lance là-dedans en solo. Ce n’est pas du retard que nous avons pris à cause de cela. Cela correspond au temps nécessaire pour boucler ce genre de dossier ». En comptant le coût du déménagement et celui de l’achat de mobiliers, l’association table sur une facture globale de 130 à 135 millions d’euros.

Le récent départ de Skema pour Suresnes n’a pas affecté la santé financière du pôle, dont l’école de commerce, qui ne comptait pas s’installer à Nanterre, était indépendante. À part quelques modifications de proportions, entre les bâtiments neufs et ceux existants et la diminution d’un étage pour les bâtiments en bois, le projet est resté fidèle à celui présenté lors de l’appel d’offres et dont la Gazette de la Défense s’était fait l’écho dans son édition du 26 juin 2019.

Malgré les quelques mois de retard, l’opération est en bonne voie. « La promesse de vente qui engage Eiffage immobilier et l’association du pôle a été signée le 11 juin dernier, souligne Raphaël Adam, adjoint au Maire de Nanterre en charge de l’urbanisme. La signature formelle devrait avoir lieu à l’automne ». Le permis de construire définitif, purgé de tout recours en justice, a quant à lui été délivré en mars 2021.

De quoi lancer pour de bon la rénovation du bâtiment édifié par l’architecte Jacques Kalisz dans les années 1970 et qui aujourd’hui fait tâche, de part, son état de ­délabrement, dans le paysage de Nanterre. « On s’est bagarré avec l’État pour qu’il prenne ses responsabilités concernant l’entretien de ce bâtiment, parce qu’il lui appartenait, se souvient ­Raphaël Adam. Il y a près de 10 ans, il y avait eu un projet d’école hôtelière et de restaurant avec Alain Ducasse. Mais cela ne s’était pas fait ».

Nul doute désormais que Open Source, lui, aboutira. Le pôle Léonard de Vinci va déjà pouvoir s’emparer tout début 2022 d’un premier bâtiment de 6 000 m², en cours de construction à 300 mètres du site et qui accueillera l’école du digital et la formation continue.

CRÉDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DÉFENSE