Le projet d’ouvrir une Maison des femmes à Nanterre faisait partie des projets de campagne de Patrick Jarry (DVG) lors des dernières élections municipale. Un an après, une réunion publique organisée mardi 4 mai, avec les partenaires de cette création, a été l’occasion de dévoiler le projet aux Nanterriens et Nanterriennes et de réfléchir avec eux.

Cette Maison des femmes, construite sur deux sites distincts, en ville et à l’hôpital de Nanterre, permettra aux femmes victimes de violences sexuelles et sexistes de trouver un lieu de soin, de soutien, d’entraide et d’écoute. Les deux pôles, d’après les annonces du maire, pourraient ouvrir dès la fin de l’année pour accueillir au plus vite toutes les femmes qui en auront besoin.

« La Maison des femmes sera un formidable point d’appui, un lieu ressource, où tous les partenaires du réseau ­pourront coordonner leurs actions, explique Laureen Genthon, adjointe au maire déléguée aux droits des femmes. Sa vocation n’est pas de remplacer les forces qui sont déjà actives sur le terrain, mais bien de les fédérer, de mutualiser les énergies et d’animer un partenariat au service de la lutte contre les violences faites aux femmes et pour l’égalité ».

« Nous, on s’est fixé comme objectif d’ouvrir un premier lieu avant la fin de l’année 2021 », annonce fièrement Patrick Jarry lors de la réunion du 4 mai. Une date confirmée par Luce Legendre, directrice du Cash qui souhaite ouvrir le pôle santé, dans les mêmes délais : « Je pense que raisonnablement […] ce sera un projet de concert avec cette date annoncée de fin d’année ».

La Maison des femmes de Nanterre sera composée de trois volets d’action, regroupés en deux pôles distincts. Le premier, un pôle santé installé au sein de l’hôpital Max Fourestier. Valérie Thomas, médecin chef du pôle médecine social au Cash décrit ce pôle comme « un lieu unique » permettant « de capitaliser ce qui existe déjà au sein de l’hôpital, mais qui est dispersé au sein de l’établissement ».

Grâce à la Maison des femmes, un parcours de soin plus clair sera établi pour les femmes victimes de violences et pourront donc être réunies dans un même endroit « le centre de planification familiale et d’IVG (interruption volontaire de grossesse, Ndlr) qui existe déjà ». Ce sera l’occasion pour l’hôpital « de développer un dispositif d’orientation pour les femmes qui auraient besoin d’une ­réparation de mutilation sexuelle féminine, un accueil dédié aux situations de violences conjugales intrafamiliales sexuelle et sexiste ».

Un deuxième pôle sera ouvert en ville regroupant deux volets. Un pôle socio-culturel qui réunira d’après Laureen Genthon « des permanences d’accès au droit […] du planning familial ou encore de la maison de l’emploi et de la formation ». Le tout accompagné d’un « lieu ressource » dans lequel des ateliers, des formations ou encore des activités culturelles et sportives pourraient être organisés.

Dernier pôle de la nouvelle maison des femmes, un « observatoire des violences » qui aura pour but d’ « observer pour comprendre, comprendre pour agir et agir pour en finir avec les violences », résume l’adjointe au maire.

Pour ouvrir en fin d’année, la ­municipalité cherche encore le lieu parfait. Patrick Jarry d’indiquer de ce bi-site, « c’est le seul moyen de démarrer tout de suite et de démarrer sans se priver d’aucuns des pôles dont on a absolument besoin ». La Ville recherche un lieu ouvert sur la ville, facilement accessible et qui soit « sécurisant, non stigmatisant et offrant la possibilité d’un accueil discret », précise l’adjointe au maire.

Un projet construit avec notamment les associations [voir encadré] comme le CIDFF Hauts-de-Seine, (Centre d’information sur les droits des femmes et des familles) dont la directrice Anne-Charlotte Jelty ­indique lors de la réunion : « le projet de Maison des femmes, c’est un projet qui est innovant, qui est pertinent, et qui permettrait de réunir des expertises, un savoir-faire, en regroupant des professionnels […] investis dans la lutte contre les violences conjugales intrafamiliales et plus largement sexistes et sexuels ».

Ce projet de Maison des femmes avait été imaginé par la municipalité et les habitants lors de la ­campagne municipale du printemps 2020. Pour continuer à impliquer les habitants dans la construction de ce lieu ouvert à tous, la municipalité a mis en place plusieurs outils. Une page dédiée sur le site internet de la mairie, une lettre d’information ainsi que l’ouverture d’une boîte à idées pour que chacun puisse participer au projet.

Les associations déjà présentes dans la Ville

Lors de la réunion publique de présentation de la maison des femmes, mardi 4 mai, deux associations déjà très actives à Nanterre pour aider les femmes en difficultés étaient présentes. La première, le CDIFF (Centre d’information sur les droits des femmes et des familles), fondée en 1972 à Nanterre et installée dans le quartier du Parc, propose aux Nanterriennes des consultations psychologies avec « des psychologues qui sont formés spécifiquement à la prise en charge des femmes victimes de violences », résume Anne-Charlotte Jelty, directrice du CDIFF. Des permanences gratuites et anonymes chaque jour de la semaine qui s’accompagnent d’ateliers, de formations ou encore de conseils juridiques.

De son côté, l’ADAVIP, (Association d’aide aux victimes d’infractions pénales des Hauts-de-Seine, Ndlr) est notamment présente au commissariat de Nanterre. Elle propose aux femmes un accompagnement psychologique et juridique lorsqu’elles viennent porter plainte. Pour améliorer la prise en charge et rassurer les victimes, l’ADAVIP propose désormais « un dispositif d’accueil et un visiophone qui est dédié », explique Salia David, représentante du pôle psychosocial de ­l’association. Toutes les informations concernant ces deux associations et les services qu’elles proposent sont ­disponibles sur leurs sites internet ou encore sur le site internet de la Ville dans les rubriques dédiées.

CRÉDIT PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DÉFENSE