A l’instar des terrasses, des bars et restaurants, les cinémas ont également rouvert leurs salles le 19 mai, avec une jauge néanmoins réduite à 35 % de leur capacité d’accueil. Au cinéma CGR de Nanterre Coeur-Université, qui a connu plus de 300 jours de fermeture depuis son lancement fin février 2020, ce 19 mai restera comme une journée particulière.

« La journée a été géniale, s’enthousiasme le directeur du cinéma Guillaume Ligneron. On a ouvert plus tôt et dès 8h45 et il y avait déjà une quarantaine de clients. On a terminé la journée à presque 500 entrées. Les gens avaient envie de revenir, on le sentait et ils nous l’ont prouvé. On a doublé la fréquentation d’un mercredi normal, hors Covid. »

L’UGC du centre commercial Westfield Les 4 Temps est aussi de nouveau ouvert. Situé au plus haut du centre commercial, il a vécu une journée de réouverture chargée d’émotions. Son directeur, Mehdi Rabhi raconte : « Cette réouverture, c’était une fête et notamment une fête pour la culture. Cette première semaine a été formidable. Certains cinéphiles venaient pour regarder trois, quatre films. »

Pour répondre au besoin sanitaire, les deux cinémas ont mis en place un protocole sanitaire complet, et surtout irréprochable. Au CGR de Nanterre par exemple, les entrées et sorties ne se font pas au même endroit. Un sens de circulation permettant aux visiteurs de ne jamais se croiser. « Notre personnel veille au bon respect des gestes barrières – le masque est obligatoire partout, même pendant la séance, explique Guillaume Ligneron. De toute façon, le cinéma est un lieu sûr, il n’y aucun risque de venir, et les gens sont très responsables. »

La réouverture des cinémas est surtout la fin d’une longue frustration. Jugés non essentiels et fermés depuis le 30 octobre 2020, les grands écrans reviennent dans le quotidien des Français, au plus grand plaisir de Guillaume Ligneron, qui savoure. « On commence à voir le bout du tunnel. A partir du 9 juin, la jauge va passer à 65 % puis plus aucune le 30 juin. Pour nous, le plus dur, ça a été l’absence de perspectives, déplore-t-il. On pensait ouvrir début janvier, on a su quelques jours plus tôt que non. Puis après encore 4 mois et demi de fermeture. Maintenant, on a des perspectives sur le long terme et même si ça va être dur pendant encore six semaines, on est heureux. »

Un ciel clair et dégagé se profile pour les salles obscures. Les passionnés peuvent désormais profiter des infrastructures de ces deux cinémas. « Nous avons 10 salles, poursuit le directeur du CGR Nanterre Coeur-Université. Dont une salle Ice (Immersif cinéma expérience, Ndlr) haut de gamme qui offre un confort visuel avec des panneaux sur les côtés qui prolongent l’image, auditif avec le son immersif, le tout bien installé dans des fauteuils en cuir inclinables. » L’UGC du centre commercial les 4 Temps, n’est lui non plus, pas en reste. « Nous avons 16 salles dont deux salles de 400 personnes. Surtout, on propose huit nouveaux films chaque semaine à la Défense », détaille Mehdi Rabhi.

A l’arrêt pendant de longs mois, la programmation des films risque de se retrouver rapidement embouteillée. Les deux cinémas ont choisi pour la première semaine de relancer des longs métrages déjà à l’affiche au moment de la fermeture comme Adieu les cons  ­d’Albert Dupontel ou encore ADN de Maïwenn. Mais, pour ne pas décevoir les spectateurs, de nombreux films inédits étaient au rendez-vous. Le CGR de Nanterre Coeur-Université a par exemple fait le pari de proposer un film d’animation Demon Slayer, tandis que l’UGC du centre commercial les 4 Temps avait déjà de nombreux films inédits à l’affiche.

« Dès mercredi dernier, nous avons eu une avant-première pour le film Le dernier voyage, un film français de science-fiction, raconte le directeur de l’UGC Mehdi Rabhi. Nous avons accueilli le réalisateur Romain Quirot et les comédiens. Et puis cette semaine, nous avons huit nouveaux films à l’affiche et notamment le très attendu The Father primé aux Oscars. »

Pour rassurer les quelques inquiets qui pourraient imaginer une programmation terne, le directeur de l’UGC de la Défense défend sa profession : « Chaque année, il y a toujours beaucoup de films. Cela serait mal interpréter notre métier que de penser ça. Notre programmation sera pour tous, avec des films français, des blockbusters, des films d’auteurs. Et à la fin, c’est le public qui décide. » Une chose est sûre, il n’y a plus d’excuse à trouver lors des journées pluvieuses, et même ensoleillées pour les plus passionnés car les cinémas sont bel et bien de retour.

CRÉDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DÉFENSE