Appelée par un habitant inquiet de voir roder deux individus extérieurs à son immeuble, la police municipale de Neuilly-sur-Seine intervient en avril dernier pour une suspicion de cambriolage. Sur place, les agents tombent nez-à-nez

avec un grand gaillard qui prend la fuite. Celui-ci ouvre une fenêtre, saute dans le vide et se réfugie sous une voiture. Le deuxième homme signalé est lui retrouvé au dernier étage, recroquevillé sur lui-même et jouxtant un paillasson dissimulant une montre à bracelet de cuir.

Tous deux finissent menottes aux poignets ; un appartement de ­l’immeuble ayant bel et bien été visité. Relâché suite à une première audience renvoyée, le premier suspect ne fera pas l’honneur de sa présence, le mercredi 12 mai dernier, au Tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre pour son procès. Ayant déjà souffert de troubles mentaux, « il a joué à fond la carte de la psychiatrie » en garde à vue, raillera la présidente du tribunal.

Le deuxième suspect, placé en ­détention provisoire et donc ­présent à l’audience, n’aura pas prétexté avoir entendu des voix pour ­justifier sa présence dans l’immeuble.

« Je cherchais un avocat, affirmera le jeune homme dans le box. La porte [de l’appartement cambriolé] était déjà fracturée. Je suis rentré, j’ai cru que c’était un squat ».

Face aux preuves, le prévenu peine à trouver des explications crédibles pouvant le disculper. « Les mensonges, c’est mieux quand c’est cohérent », cinglera excédée la présidente du tribunal. « J’avoue, je suis un voleur. C’est dans mon sang, c’est dans ma tête », plaidera finalement le prévenu aux quinze mentions sur son casier judiciaire. Regrettant de ne « jamais avoir été éduqué », lui comme son avocate en appelleront à un meilleur encadrement.

« Vous avez la possibilité d’assortir la peine d’un sursis probatoire avec obligation de soins, s’il est atteint de cleptomanie », rappellera son conseil. Mais, son comportement en garde à vue ne plaide pas en sa faveur. Deux procès verbaux listent ainsi ses multiples insultes proférées contre la police et la justice le 23 avril dernier ; le prévenu espérant aussi l’avènement d’une guerre, durant laquelle il prendrait les armes contre la France.

« On ne peut pas accepter ses propos dans le contexte que connaît le pays », alertera la procureure, qui a requis 10 mois de prison ferme. Le tribunal condamnera les deux malfaiteurs, dont l’un par contumace, à une peine d’un an de prison, dont six mois avec sursis et une ­obligation de soins psychiatriques pour le ­second.

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