Alertée dès le premier confinement, l’Université Paris-Nanterre avait déjà orchestré une levée de fonds au printemps 2020, afin ­d’épauler les étudiants soudainement privés de petits boulots et donc, de revenus. Mais, face à la précarité grandissante de certains et au second confinement des mois de novembre et décembre 2020, ­l’initiative a dû être prolongée pour se formaliser à l’automne dernier, sous l’égide de la Fondation Université Paris-Nanterre.

Afin de mesurer la population d’étudiants à accompagner financièrement, l’Université propose depuis la fin de l’année dernière un questionnaire en ligne et entièrement anonyme. Près de 5 400 élèves y ont répondu jusqu’à maintenant, sur les 34 000 que compte l’université. Outre l’obtention d’une meilleure connaissance de leurs ­besoins, la direction a aussi pu orienter certains d’entre eux vers des dispositifs d’aides déjà existants ou vers le nouveau fonds de solidarité de la faculté.

« Ce fonds de solidarité fut de notre initiative. L’idée nous est venue en voyant la situation des étudiants se dégrader, confie Pierre-André ­Jouvet, vice-président de la Fondation Université Paris-Nanterre. Une première forme d’aide avait été instaurée au printemps, au moment du premier confinement, par l’ancienne direction. A notre arrivée en juillet 2020, on a simplifié l’accès aux aides et mis en place un questionnaire sur la précarité ».

Initié en décembre 2020, ce ­questionnaire a permis de sonder le corps étudiant. Sur les 5 367 élèves qui y ont participé (chiffres au 27 avril 2021, Ndlr), 948 se sont déclarés en situation de précarité budgétaire. Les implications sont généralement de trois types : problèmes pour s’alimenter, se loger et se soigner. Pour l’heure, le fonds de solidarité ne permet pas de répondre à l’ensemble de ces difficultés. Par manque de moyens, seule une e-carte d’une valeur de 50 euros a été distribuée à 270 étudiants pour s’acheter des biens de première nécessité.

« On avait envisagé au début de faire des aides financières directes, notamment des paiements de loyers d’urgence, explique Pierre-André Jouvet. On cherche toujours des donateurs. Il y a des Alumnis qui ont fait des dons. Après, il y a pas mal d’entreprises qui préfèrent aider directement les étudiants, via leurs propres fondations ou via les initiatives qu’elles mettent en place, plutôt que de passer par nous ».

Un manque de coordination qui bride les efforts de la Fondation, qui n’a récolté que 42 000 euros jusqu’à maintenant. Pour faire un don, il suffit de se rendre sur le site de la ­Fondation Université Paris-Nanterre.

Au-delà des ennuis financiers, la crise sanitaire a aussi aggravé ­l’isolement d’un certain nombre d’étudiants, peinant à suivre dans de bonnes conditions les enseignements à distance. Pour y répondre, l’université a organisé des distributions d’ordinateurs et de clés 4G. « On a aussi essayé, tant que faire se peut, que des salles avec un accès réseau restent ouvertes sur le campus pour qu’ils puissent se connecter si besoin », complète Pierre-André Jouvet.

La solidarité entre étudiants s’est poursuivie, en dépit de la mise entre parenthèses des activités de nombre d’associations. L’Université est ainsi partenaire de la ligne d’écoute et d’accompagnement, Nightline, assurée par des élèves pour des élèves, souffrant notamment de troubles psychologiques. Elle est accessible au 01.88.32.12.32. de 21 h à 2 h du matin, toute la semaine sauf les mardis et mercredis.

Des permanences sont également assurées par la Croix-Rouge et le Secours populaire dans la Maison des étudiants, les mardis et jeudis, au moins jusque début juillet.

CREDIT PHOTO : ILLSUTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE