C’était le 12 avril dernier. Après plus de sept mois de guerre boursière et juridique, les deux géants français de l’eau et des déchets, Suez et Veolia, tombaient d’accord sur un compromis consacrant le projet d’OPA d’Antoine Frérot, PDG de Veolia, sur l’ancienne
Lyonnaise des Eaux.

« Les deux groupes se sont mis d’accord sur un prix de 20,50 € par action Suez (coupon attaché) conditionné à la conclusion de l’accord de rapprochement », annonçait ainsi Suez dans un communiqué le 16 avril dernier, scellant « la constitution d’un nouveau Suez composé d’actifs formant un ensemble cohérent et pérenne sur le plan industriel et social, et doté d’un réel potentiel de croissance, avec un chiffre d’affaires de l’ordre de 7 milliards d’euros ».

En relevant son offre de rachat, à 1,6 milliard d’euros au total et en acceptant que Suez conserve ses activités en France, la direction du groupe d’Aubervilliers a su débloquer un conflit qui n’avait que trop duré et qui risquait d’affaiblir les deux entreprises. L’OPA actée, Suez doit préparer l’avenir.

La société en partie absorbée perdra en taille et doit trouver de nouveaux actionnaires. Son
actuel directeur général, Bertrand Camus, continue officiellement de parier sur le trio GIP
– Meridiam – Caisse des dépôts. Depuis la défection du fonds français Ardian, en désaccord
avec le découpage des activités du futur Suez, Meridian s’est dit prêt à monter à hauteur de 40 % du capital.

Mais, selon une information de la Lettre A, le groupe industriel allemand Remondis, qui
s’était déjà positionné par le passé, est revenu à la charge en envoyant une lettre d’intentions aux dirigeants de Suez vendredi 7 mai. Son PDG, Ludger Rethmann, entendrait prendre une participation minoritaire dans le nouveau Suez. Minoritaire, mais pas marginal, puisqu’il pourrait monter jusqu’à 40 % du capital de la compagnie.

S’il parvenait à ses fins, le groupe Remondis partagerait le contrôle de Suez avec Meridiam et la Caisse des dépôts. L’américain GIP serait alors écarté. Les différentes parties en présence doivent conclure un accord définitif d’ici le vendredi 14 mai.

CREDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DEFENSE