Dans le cadre de la sortie d’un nouveau spot gouvernemental de sensibilisation à la vaccination, où l’on peut voir une scène de retrouvaille entre joueurs amateurs de
rugby dans un avenir post-covid, le Premier ministre Jean Castex (Ex-LR) a effectué une visite toute symbolique au vaccinodrome de la Paris La Défense Arena, le stade du Racing
92, samedi 8 mai. L’occasion de rappeler la nécessité du poursuivre les efforts de prévention.

« Je lance un appel en vue de ce long week-end de l’Ascension qui s’annonce, a-t-il prévenu. Il faut rester très prudents pour ne pas que les chiffres, qui sont en bonne voie, se dégradent ». Souhaitant donner corps à l’accélération promise puis martelée de la vaccination en France, Jean Castex a également détaillé l’élargissement des critères d’éligibilité à la vaccination (voir encadré) à partir de cette semaine.

« Je lance un appel en vue de ce long week-end de l’Ascension qui s’annonce, a prévenu Jean Castex. Il faut rester très prudents pour ne pas que les chiffres, qui sont en bonne voie, se dégradent »

Inauguré lundi 3 mai par Georges Siffredi, le président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, le préfet du département et le secrétaire d’État rattaché au ministère de la Santé, Adrien Taquet, le vaccinodrome de la Défense constitue une des pierres angulaires de la stratégie de vaccination massive dans les Hauts-de-Seine. « Il y a 23 à 25 centres dans les Hauts-de-Seine et près de 60 000 vaccinations par semaine dans ce département qui est un des départements où l’on vaccine le plus en Île-de-France », a souligné le ministre.

Ce centre géant, à même de réaliser 2 000 injections par jour en pleine capacité, devrait permettre de faire grimper le chiffre d’injections hebdomadaires à 80 000 d’ici juin. Une manière de relancer le pays le plus rapidement, pour libérer des secteurs entiers de la vie sociale et culturelle. « On s’est proposé pour ouvrir ce centre, raconte Bathilde Lorenzetti, vice-présidente de la Paris La Défense Arena. L’année dernière, on en avait fait de même pour mettre en place une cellule de réanimation auprès de la préfecture. C’est une prolongation de ce que l’on fait depuis longtemps avec le plan Grand froid. Mettre à disposition notre enceinte pour, en l’occurrence, permettre à un maximum de gens de se faire vacciner au plus vite, que l’on sorte de cette crise sanitaire qui pèse sur tout le monde ».

La transformation d’une aile de l’Arena en centre médical géant est aussi un moyen de contribuer à la faisabilité d’un passeport vaccinal; seul moyen aux yeux de Bathilde Lorenzetti de faire revenir du public dans les gradins, avec une jauge qui reste à définir. Probablement entre 1 000 et 5 000 personnes d’ici l’été. « Nos premiers concerts sont prévus fin septembre, mais on va avoir des matchs de rugby dès la fin août. On espère avec du public et si l’on en croit le président de la République, cela se fera avec le pass sanitaire ou un PCR négatif ».

Étonnamment, l’architecture de la salle de concert se prête parfaitement à ce type d’installations. « Le centre a été imaginé dans l’idée de garder un seul flux et faire en sorte que les personnes ne se croisent pas et parcourent le moins de chemin possible, précise Alexandre Agogué, le chef du dispositif de la Croix-Rouge en charge du centre. On a eu la chance d’avoir cette longue coursive qui naturellement facilite ce mouvement vers l’avant, sans retour en arrière des patients ».

A l’heure de son inauguration, le vaccinodrome de l’Arena tournait à 50 % de ses capacités, avec 1 000 injections par jour. Neuf pompiers étaient sur le pied de guerre pour réaliser les piqûres. Environ 50 bénévoles de la Croix-Rouge – à terme des salariés – avaient eux la charge du reste du centre, aidés de personnels de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP).

A l’heure de son inauguration, le vaccinodrome de l’Arena tournait à 50 % de ses capacités, avec
1 000 injections par jour.

Le centre, ouvert du lundi au samedi, de 10 h à 20 h en continue, n’accueille les patients que sur rendez-vous. Les créneaux horaires doivent être réservés sur l’application Doctolib
uniquement. A l’entrée, un questionnaire médical sera remis au patient, qui devra se munir d’une pièce d’identité et de sa carte vitale. Comptez environ 30 minutes pour se faire vacciner, sachant qu’un délai d’un quart d’heure incompressible vous sera imposé après l’injection ; le temps de s’assurer que vous supportez bien le produit.

Seules des doses de vaccins Pfizer-BioNTech sont administrées dans le vaccinodrome. « Nous avons un objectif zéro perte, insiste Alexandre Agogué. Il est donc possible de venir en fin de journée, des fois qu’il ait eu des annulations, mais rien n’est garanti ». La Croix-Rouge compte également prendre contact avec des entreprises du quartier d’affaires, afin de pouvoir communiquer aux salariés intéressés la présence de doses supplémentaires en fin de journée.

En attendant, certains employés de la Défense peuvent déjà se faire administrer une dose de vaccin AstraZeneca ou Jensen (Johnson&Johnson) au sein de leur entreprise, comme c’est le cas chez Saint-Gobain. « Au siège de la Défense, nous avons notre service de médecine du travail qui propose de vacciner jusqu’à présent tous les salariés de plus de 55 ans, confirme Patricia Marie, directrice de l’Influence et de la communication. Les rendez-vous se font par Doctolib avec un code ou par téléphone. Tous les créneaux disponibles sont jusqu’à maintenant pris et les salariés souhaitant se faire vacciner sur leur temps de travail à l’Arena auront la liberté de le faire ».

Pour certains patients, le choix du centre de vaccination ne dépend pas seulement de sa praticité ou des disponibilités, mais aussi des marques de vaccins livrées. Le vaccinodrome de La Garenne-Colombes, ouvert depuis le 18 janvier rue de Châteaudun, propose ainsi des doses de vaccins à ARN messager (Pfizer et Moderna, efficaces à 95%). Les rendez-vous se font par téléphone, au 01.72.42.40.28., la réservation via Doctolib était indisponible lors de l’écriture de ces lignes. Les Putéoliens peuvent quant à eux depuis le 19 avril se rabattre sur le centre médical Dolto, où sont administrés les mêmes types de vaccins. Aucune disponibilité n’était affichée sur la plateforme Doctolib pour cette semaine lors de l’écriture de cet article. Les prises de rendez-vous par téléphone se font au 01.46.92.92.21.

Le centre de Courbevoie, qui a pris ses quartiers le 18 janvier dans le centre sportif Jean-Pierre Rives, est doté des mêmes marques à ARN messager que les deux précédents et réalise environ 400 injections quotidiennes. Le standard téléphonique, accessible au 01.71.05.73.58, étant régulièrement occupé, la mairie recommande d’appeler aux heures creuses (10h30-13h sauf le lundi et 15h30-18h du mardi au vendredi). Il est aussi conseillé d’imprimer et de remplir un questionnaire médical téléchargeable sur le site de la Ville de Courbevoie et qui vous sera réclamé à votre arrivée. Réserver un créneau est possible sur les plateformes Doctolib et KelDoc.

La politique vaccinale de la Ville de Nanterre fut quant à elle plus mouvante. D’abord concentrée au sein du Cash, la vaccination pour le grand public s’effectue depuis le 6 avril à l’espace Chevreul. « On a ouvert le 4 ou 5 janvier pour nos soignants et pour les professionnels de ville, se souvient Sophie Sabin, directrice de la communication du centre hospitalier. A partir du 18 janvier, on a commencé à vacciner le grand public. Mais, on a des locaux en capacité d’accueillir 250-350 personnes par jour ».

Or les autorités réclamaient aux centres d’absorber toujours plus de flux ces dernières semaines. La décision fut donc prise de ne maintenir au Cash que la vaccination à destination des médecins de l’hôpital et des libéraux, sage-femmes, kinésithérapeutes, infirmiers, opticiens… Une possibilité que n’hésitent pas à saisir les professionnels, très en demande et qui viennent même parfois des départements limitrophes.

Au sein de l’hôpital, l’engouement semble moindre : « Au Cash, 50 % du personnel est vacciné », révèle Sophie Sabin. Un chiffre pas si mauvais, à l’en croire. « Sur des campagnes de vaccination annuelle, on atteint rarement plus de 30 %. Là, il faut compter ceux qui se sont fait vacciner ailleurs et ceux qui ont attrapé la Covid-19 et développé une immunité ».

Cette semaine, l’espace Chevreul devrait recevoir près de 3 600 patients sur rendez-vous. Après avoir essuyé quelques déboires à ses débuts – la municipalité souhaitait l’ouvrir dès le mois de janvier – le centre est en allure de croisière. « Il y a cinq box de vaccination et nous pourrions en mettre un sixième, assure Didier Debord, adjoint chargé de la Santé à la Mairie de Nanterre. Nous prenons un rendez-vous toutes les cinq minutes environ ».

Les réservations s’opèrent via Doctolib ou par téléphone, au 01.84.60.47.81.. Pour les personnes non éligibles à la vaccination, il est aussi envisageable de s’inscrire sur la plateforme Covidliste. En cas de surplus de doses en fin de journée, vous recevrez un SMS vous indiquant dans quel centre le plus proche de vous vous pouvez vous présenter. « C’est exactement ce que j’ai fait, indique Edouard, qui travaille dans la finance à la Défense. Je tenais absolument à me faire vacciner car je voyage pour mon travail. J’ai reçu un message à 15h30 et une demi-heure plus tard, je recevais ma dose ».

Un nouvel élargissement de la vaccination

Après l’élargissement le 1 mai dernier aux plus de 18 ans souffrant de comorbidités, un nouveau stade a été franchi lundi 10 mai. « Comme le président de la République l’a annoncé, nous allons élargir le public vaccinal aux personnes de plus de 50 ans », a ainsi rappelé Jean Castex samedi 8 mai. De nouveaux bénéficiaires auxquels se rajouteront à partir d’aujourd’hui, mercredi 12 mai, les 18-49 ans dans la limite des surplus de doses de fin de journée. La mesure officialise ainsi une pratique déjà observée dans certains centres de vaccination.

CREDITS PHOTOS : LA GAZETTE DE LA DEFENSE