Mouvements de contestation contre les violences policières, risque fort d’attentat et confinement… Les policiers sont à nouveau en première ligne, lors de ce deuxième confinement, et leurs missions se multiplient après les attentats de Nice et de Conflans-Saint-Honorine (Yvelines) où Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie en collège, a été égorgé.

« Ça n’aura échappé à personne, ce confinement est bien différent du premier, commence Emmanuel Quemener, secrétaire régional du syndicat Alliance. On voit du monde un peu partout dans la rue, on a un flot de population qui même si on a gagné en fluidité, reste relativement soutenu dans les Hauts-de-Seine et en Ile-de-France ».

« Sur le premier confinement, nos collègues croisaient quand même beaucoup moins de personnes, il y avait moins de circulation, donc moins d’interventions pour des accidents de la route. Par contre, les gens étaient confinés chez eux, donc ça a généré plus d’interventions sur des violences intra-familiales. Là ce deuxième confinement est forcement différent », analyse le policier, peut avant l’annonce d’un allègement de ce confinement par le président Emmanuel Macron.

Car si les missions habituelles des policiers n’ont pas changé, d’autres se sont ajoutées alors que les forces de l’ordre sont elles aussi en première ligne face au coronavirus. À cela « est venu se télescoper le risque terroriste », ajoute Emmanuel Quemener. « Ça crée des missions supplémentaires notamment pour surveiller les établissements scolaires, poursuit le syndicaliste. Un policier c’est avant tout un être humain, un père ou une mère de famille. On peut tomber malade. »

Ainsi et depuis le début de cette pandémie, les syndicats de police se sont fait l’écho des cas de coronavirus dans les commissariats partout en France. Lors du premier confinement, le masque n’était pas obligatoire, ils étaient pourtant chaque jour sur le terrain pour faire respecter les mesures prises par le gouvernement.

« On est encore en première ligne, on est sur tous les fronts mais niveau effectifs, c’est parfois compliqué, assure le secrétaire régional du syndicat Alliance, qui évoque les nombreuses mesures de septaine prises après des contaminations. Je ne saurais pas donner un nombre précis, mais oui, on a la plupart des commissariats qui, par brigade ou par service, ont contenu des clusters (lieux de contamination, Ndlr) ».

Cependant, et malgré la fatigue ressentie par ses collègues, Emmanuel Quemener souligne une bien meilleure organisation des commissariats, par rapport au premier confinement. « On manquait clairement de matériel, on manquait de masques, on manquait de gel, on n’avait pas encore de protections en plexiglas… énumère-t-il. Aujourd’hui ces problèmes sont derrière nous et on arrive à un accueil correct du public. »

Enfin, au niveau des contrôles d’attestation, le responsable syndical assure ne pas avoir eu vent de contrôle tendu ou qui aurait dégénéré dans les Hauts-de-Seine. « C’est sûr que quand on est en infraction, qu’on a oublié son attestation, ça n’est jamais marrant de se faire verbaliser, reconnaît-il sans difficulté. On est là pour faire respecter la loi. (…) Des fois il y a quelques mots ou quelques échanges, mais c’est tout ».  

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.
PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE