C’est un week-end sous tension que les habitants du quartier des Quatre-Routes ont vécu du vendredi 13 au dimanche 15 novembre, rapporte Le Parisien. Les interpellations se sont multipliées durant deux soirs de suite dans ce quartier d’Asnières-sur-Seine, théâtre de conflits entre des jeunes et la police.

Ces tensions ont été exacerbées par un contrôle de police violent, réalisé jeudi 12 au soir dans la rue d’Orgemont, indique le quotidien. Vers 22 h 30, une patrouille de police avait voulu contrôler un groupe d’une dizaine de personnes, certains non masqués, qui étaient dehors à une heure bien tardive pour une soirée de confinement.

« Mais le groupe s’est éparpillé, chacun prenant la fuite de son côté. La patrouille n’a pas tardé à retrouver deux jeunes hommes quelques centaines de mètres plus loin, rue d’Orgemont à Asnières. Le premier se serait copieusement rebellé avant d’être interpellé », indique Le Parisien de la suite des événements.

En effet, le jeune homme de 22 ans a dû être transféré à l’hôpital Beaujon de Clichy après avoir reçu « un ou plusieurs » coups de matraque. Mais la scène violente a fait l’objet d’une vidéo amateur, très largement partagée sur les réseaux sociaux, à tel point que le maire de Colombes, ville située de l’autre côté de l’avenue et aussi concernée par les tensions, a réagi sur le réseau social Twitter.

« Ce soir, une violente interpellation s’est déroulée à Asnières en limite de Colombes, provoquant une perte de connaissance d’un jeune homme emmené à l’hôpital pour examen. Alerté par les riverains, je me suis rendu sur place. L’ émotion était vive. Une enquête impartiale s’impose », écrivait ainsi Patrick Chaimovitch.

Si le jeune homme, victime d’une luxation de l’épaule, d’une fracture du nez et de deux plaies suturées sur le visage, est rapidement sorti de l’hôpital, il a immédiatement été placé en garde à vue pour rébellion, indique Le Parisien. Rien n’a cependant été retenu contre lui, est-il également précisé, bien que sous contrôle judiciaire pour une affaire de vol, il avait interdiction de paraître dans les Hauts-de-Seine.

Il a également tenté, en vain, de porter plainte contre la policière à l’origine du coup de matraque. Il portera finalement plainte auprès de l’IGPN, la police des polices, et du parquet de Nanterre lundi 16 novembre, a indiqué son avocat dans les colonnes du quotidien.

Les deux nuits suivantes cette arrestation ont donc été tendues dans ce quartier, à cheval entre les deux villes de Colombes et Asnières. Trois interpellations ont d’ailleurs eu lieu vendredi et samedi « avec des gardes à vue à la clé », souligne Le Parisien. De son côté, la police s’est défendue, comme le souligne le site actu.fr.

« Selon la police, il s’agissait d’un individu qui, désirant visiblement en découdre, s’est dirigé vers une fonctionnaire de police isolée. Malgré les injonctions pour s’arrêter, il a continué d’avancer d’un pas déterminé, sans montrer ses mains, vers la fonctionnaire qui, se sentant  acculée et en danger, a porté un coup de matraque télescopique qui a touché le suspect au front », relate le média en ligne. 

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE