Tenus en échec face au Castres olympique la semaine dernière, les racingmen se devaient de réagir et de remporter leur premier match à domicile, à la Paris La Défense Arena, depuis leur finale perdue en Coupe d’Europe. Ce fut chose faite. Le Racing 92 est venu à bout de la Section Paloise dans les dernières minutes de la rencontre. Deux petits points seulement ont séparé les deux équipes à l’arrivée ; signe d’une maîtrise partielle du jeu par des Franciliens, pas vraiment aidés par le contexte (voir encadré).

La première période avait plutôt bien commencé pour eux, avec un essai marqué dans les dix premières minutes. Mais, l’indiscipline des joueurs du Plessis-Robinson leur vaut un carton jaune et plusieurs pénalités. La Section Paloise a montré toute la seconde période sa puissance dans les mêlées et une défense solide. De quoi mener logiquement au score, jusqu’à l’essai libérateur de Fabien Sanconnie pour les racingmen, qui l’emportent 24 à 22, sans grande effusion de joie au coup de sifflet final.

Avec un effectif bousculé par les appels d’internationaux pour les compétitions nationales, le Racing 92 a, une fois encore, dû puiser dans sa réserve de joueurs pour tenter de briller. Mais l’absence de certains cadres, dont celle du tacticien Finn Russell, continue de manquer au Racing, qui parvient à compenser grâce à une bonne lecture du jeu d’Antoine Gibert, capable de déverrouiller certaines situations de son coup de pied adroit, à l’image de son co-équipier écossais.

Banco après dix minutes de jeu pour l’ouvreur de 22 ans, qui sert d’un ballon en cloche Olivier Klemenczak sur le côté gauche. Le centre passe le rideau défensif palois et va tranquillement à l’essai. Une action d’opportunité pour les racingmen, bien aidés par le cafouillage des Palois après un dégagement dans son en-but de Jale Vatubua, contré par Maxime Machenaud. Les Franciliens mènent donc cinq, puis huit à zéro, après une pénalité arrachée au sol, grâce à un bon grattage de ballon.

Le carton jaune de Kurtley Beale à la 27e minute, pour plaquage sans ballon sur l’ailier Aminiasi Tuimaba, fauché à dix mètres du premier essai pour son équipe, vient marquer un coup d’arrêt dans le rythme du Racing. Antoine Hastoy en profite pour aligner sa seconde pénalité de la partie et recolle à deux points des racingmen, 8 à 6. 

L’infériorité numérique ne va durer que quatre minutes en faveur des Palois, puisque l’ancien racingman, Alexandre Dumoulin, va lui aussi finir sa première mi-temps sur le banc. Le Racing prend l’avantage, 11 à 9, avant de rentrer aux vestiaires. La bonne entame de seconde période du Racing n’est pas récompensée. Il encaisse à la 47e minute un essai d’Eliott Roudil, servi quelques instants plus tôt par Antoine Hastoy, qui écarte d’un raffut Maxime Machenaud prêt à lui barrer la route. Il y a alors 16 à 11 à l’avantage de la Section Paloise. 

Dominé sur sa pelouse, le Racing parvient à relever la tête dans les ultimes minutes de la partie. Un ballon porté, après une touche négociée à dix mètres de l’en-but palois, ne donne rien face à la solide défense adverse. Nolann Le Garrec sort le ballon pour servir Olivier Klemenczak, vite plaqué. C’est finalement Fabien Sanconnie qui conclut l’action du Racing en franchissant le rideau palois. Score final 24 à 22. Le Racing 92, qui remonte à la cinquième place au classement, tentera de décrocher une victoire plus facile samedi 14 novembre prochain, sur la pelouse de Brive. 

Denrée rare que les talonneurs

Ardue fut la préparation de la rencontre par Laurent Travers, contraint de palier l’absence de ses deux talonneurs Teddy Baubigny et Camille Chat, tous deux appelés en équipes de France. C’était sans compter sur le forfait de Kevin Le Guen, annoncé quelques minutes seulement avant le coup d’envoi du match. C’est donc le 5e talonneur dans la hiérarchie du club, Jonathan Maïau, 19 ans, qui est catapulté titulaire sur la feuille de match. Ce concours de circonstances lui vaut sa première chez les pros.

Une occasion saisie par le jeune espoir du club, qui négocie parfaitement ses quatre touches. Mais, il est contraint de sortir à 18e minute après un plaquage du puissant Tongien Siegfried Fisi’ihoi. Bien que secoué, Jonathan Maïau se relève, mais le respect du protocole commotion scelle son sort. Le Racing est presque à court de munitions. Eddy Ben Arous doit prendre sa suite. Lui qui joue d’ordinaire pilier s’est entrainé toute la semaine en anticipation d’une telle éventualité. Il aura parfaitement su relever le défi.

PHOTO : ARCHIVES / HELENE BRASSEUR