Les services du Cric (Centre local d’information et de coordination) de Nanterre, qui suivent les seniors de la ville, ont beaucoup à faire en ce deuxième confinement. Chargé de veiller au bien-être des plus âgés en leur apportant soutient et assistance, le Cric alerte la population sur les arnaques au porte-à-porte qui se sont multipliées ces derniers temps.

« On a des situations complexes, au-delà de la question de l’économie ou des soucis de santé, explique Ahlem Maamer, responsable du Cric. On a aussi tous les effets du confinement qui sont ajoutés aux difficultés quotidiennes. Ça fait des situations lourdes de plus en plus complexes avec des fragilités qui se sont accentuées. » Et cela, des personnes très mal intentionnées l’ont bien compris.

Ainsi, ces derniers temps, les équipes du Cric ont été alertées de multiples arnaques, effectuées au porte-à-porte et visant particulièrement les personnes vulnérables. « Ce sont des gens que nous suivons qui nous ont avertis », précise la responsable qui appelle tous les Nanterriens, et les autres aussi, à la plus grande vigilance.

« Des personnes âgées ont été récemment victimes d’escroqueries par de faux agents de la mairie ou du Trésor public », indiquait ainsi un article publié à la fin du mois d’octobre sur le site de la Mairie. « En plus, ils se professionnalisent », soupire Ahlem Maamer en évoquant le cas d’une femme âgée suivie par le Cric et victime de malfaiteurs visiblement bien organisés.

« Un homme est venu chez elle en disant qu’il était du centre des impôts, explique-t-elle. Elle a été prudente puisqu’elle a demandé un numéro de téléphone, pour être bien sûre que ça n’était pas une arnaque, poursuit-elle. Mais elle a eu quelqu’un au téléphone qui lui a bien confirmé ce que la personne en face d’elle lui avait dit. Ils sont bien rodés ».

« Elle a passé plusieurs heures à appeler à droite et à gauche pour essayer de faire un virement avec l’argent demandé, assure Ahlem Maamer. C’était déjà une personne très anxieuse, alors vous imaginez… »

« Pendant la première vague, on a eu une dizaine de personnes placées en psychiatrie en même temps, ça n’était jamais arrivé, explique Ahlem Maamer. On a des situations de personnes qui en temps normal souffrent déjà de troubles et s’ajoute à cela le Covid. » Dans ce contexte si particulier, elle appelle à la plus grande vigilance : au moindre doute, il ne faut pas hésiter à appeler la Mairie, le commissariat ou même le Cric. Tous ces services sont disponibles et pourront répondre aux questions.

Aussi, il ne faut jamais oublier qu’il n’est pas normal de se voir demander ses codes secrets ou ses coordonnées par des agents du service public. « Même nous (le Cric, Ndlr) qui les accompagnons sur des démarches du quotidien et qui parfois avons accès à des informations très personnelles, à aucun moment on ne leur demande leurs codes ou des sous pour payer », ajoute Ahlem Maamer. Aussi, il ne faut pas hésiter à demander une carte professionnelle à la personne en face, les policiers, agents du trésor public ou encore les pompiers en ont tous une.

« En plus les sommes demandées sont assez conséquentes. La personne, c’est 1 000 euros qu’elle a donné. Et puis je ne vous dis pas l’état d’anxiété dans lequel elle était, parce qu’ils lui ont donné un planning très serré en lui disant qu’il fallait qu’elle ait viré cette somme là avant midi », se rappelle la responsable du Cric qui insiste sur la nécessité d’appeler la Mairie ou le commissariat au moindre doute. 

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE