C’était le 26 septembre dernier. Les salles de sport, de fitness ou de yoga devaient fermer une nouvelle fois leurs portes en Île-de-France pour raisons sanitaires alors qu’elles avaient déjà dû fermer plusieurs mois durant le premier confinement. Le secteur, qui déplore un faible nombre de contaminations dans ses établissements, se sent alors victime d’une injustice et attaque plusieurs décrets préfectoraux devant les tribunaux. Mais, les tentatives sont le plus souvent vaines. 

La baisse du chiffre d’affaires cette année pousse les salles de sport à reporter à minima leurs projets investissements et à demander  de l’aide de l’État. Toutes ne bénéficient pas du même traitement selon leur taille et leur trésorerie.

« Cela a été un coup de massue, se rappelle Olga Larionova, fondatrice de la salle YogaLoft, située en plein cœur du quartier d’affaires. Personne ne s’attendait à une fermeture aussi rapide. » Sa salle de yoga, qui accueille autant les salariés de La Défense que les habitants des villes voisines, a comme ses concurrents été autorisée à rouvrir le 15 juin dernier, soit plus d’un mois après le déconfinement du pays. La profession avait en effet dû montrer patte blanche et élaborer un protocole sanitaire avant de pouvoir de nouveau accueillir ses clients.

« On avait imaginé un protocole censé nous permettre de fonctionner avec le virus sur le long terme, explique Céline Wisselink, co-fondatrice du groupe Neoness, qui exploite une salle au pied de la Grande Arche. Mais, le gouvernement a pris peur au moment de la seconde vague, du fait que nos membres étaient autorisés à ne pas porter le masque pendant l’effort. On a trouvé cela très injuste ». 

Plusieurs référés-libertés ont donc été déposés par la profession mais même lorsqu’elles ont abouti, les décisions de justice ont été battues en brèche par de nouveaux décrets. « Comme l’ensemble des commerces non-essentiels sont aujourd’hui fermés, on a laissé tomber les démarches », explique Céline Wisselink. 

Le temps est plutôt à la négociation qu’à la confrontation avec l’État. Car les salles de sport réclament d’être considérées comme un secteur à part, du fait de leur longue fermeture administrative. « Nous sommes en discussion avec Bercy pour obtenir des aides directes, sous la forme d’exonérations de charges patronales et une baisse durable de la TVA s’appliquant à notre secteur ». 

Pour sécuriser leur trésorerie, les établissements de sport ne peuvent pour l’heure compter que sur le fond de solidarité, le chômage partiel et le prêt garanti par l’État. Si ces dispositifs ont bien soutenu Neoness, ils n’ont pas été d’un grand secours pour le YogaLoft. « Je n’ai pas de salariés, uniquement des coachs auto-entrepreneurs, précise Olga Larionova. Le fonds de solidarité ne couvre pas nos charges. Quant au prêt garanti par l’État, les banques sont sélectives. Le nôtre a été refusé. »

La fondatrice du club de yoga avait économisé en vue d’investissements futurs. Aujourd’hui, son pécule ne sert qu’à compenser la perte du tiers de ses abonnés et ses rentrées financières en chute libre. Neoness, de son côté, déplore une baisse de 30 à 40 % de son chiffre d’affaires et a dû reporter les travaux d’agrandissement de sa salle de La Défense.

Seul moyen de survivre dans ce contexte, la diversification et le digital. Olga Larionova s’est lancée dans la formation de professeurs de Yoga et comme Neoness, dans les cours en ligne. « Mais, c’est juste pour garder le contact avec les élèves. Le chiffre d’affaires est dérisoire, à peine 10 % du total. Si le deuxième confinement s’éternise, cela peut s’avérer fatal pour beaucoups de gérants de structures comme la mienne ». 

ATTENTION !
En raison des mesures sanitaires prises pour lutter contre la propagation du coronavirus, les évènements sportifs sont susceptibles d’être annulés, reportés ou le nombre de places disponibles limité.