Dans un village, un enfant en proie à un profond mal-être, conséquence d’une relation maternelle pauvre en affection, fait croire qu’il se serait suicidé par noyade dans un étang. Le garçon espère ainsi provoquer une réaction chez sa mère, qu’il suppose emplie de remontrances et d’ulcérations, mais aussi signe de l’attachement qu’elle lui porterait encore. « Alors qu’il redoute une punition sévère de retour à la maison, c’est au contraire un dialogue trouble et amoureux qui s’instaure avec sa mère », raconte le descriptif du spectacle.

Adaptation d’une œuvre imaginée par Robert Walser pour sa sœur, la pièce s’inscrit parfaitement dans l’univers de l’écrivain suisse, qui se complaît à explorer les notions de règles et de transgressions. La relation qu’il décrit dans son texte est celle de deux êtres finalement décidés à faire craquer le vernis. Un ouvrage, que la metteure en scène Gisèle Vienne n’a pas longtemps hésité à adapter au théâtre.

« Il m’est apparu comme une évidence, d’abord sensible, de mettre en scène ce texte, questionnement troublant des sentiments, de l’ordre, du désordre et de la norme », avait-elle raconté au critique Vincent Théval, dans le cadre du festival d’automne l’an dernier (interview en ligne sur le site internet de la production, Ndlr).

L’actrice française Adèle Haenel interprétera le rôle de l’enfant et fera les voix des autres bambins du village, aussi acteurs de ce drame et représentés par des mannequins sur scène. La comédienne suédoise d’origine espagnole, Ruth Vega Fernandez, complétera ce duo et endossera notamment le rôle de la mère. 

Le texte de Robert Walser, qui laisse une grande liberté d’interprétation et donc de mise en scène, a en ce sens été pleinement exploité par Gisèle Vienne. « Le spectacle prend la forme d’un univers où se superposent des rythmes et des temporalités parfois contradictoires, détaille l’annonce de la pièce. Ces multiples jeux de mise en abîme du sens et du temps perturbent l’organisation de la pièce, suggérant un chaos autrement troublant ».

Un chaos que recherche la metteure en scène, qui explique dans l’interview précédemment citée, trouver « quelque chose d’extrêmement jubilatoire à côtoyer ces abysses ». Plus d’informations et réservations sur nanterre-amandiers.com. 

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PHOTO : ILLUSTRATION / ESTELLE HANANIA