Un jeune habitant de Colombes était à nouveau dans le box des accusés mercredi 30 septembre dernier, au Tribunal de grande instance de Nanterre. À nouveau, et comme le 10 décembre dernier, il était accusé de trafic de cannabis. Le jeune au casier judiciaire bien rempli avait déjà fait l’objet d’un article dans La Gazette de la Défense (voir notre édition du 18 décembre 2019).

Cette fois, c’est avec un complice résumé que le jeune homme comparaissait. Tout deux étaient accusés de transport, détention et acquisition de cannabis. Ils étaient aussi accusés d’être en possession d’une bombe lacrymogène sans autorisation. Enfin, le complice, âgé de 19 ans et aussi originaire de Colombes, était également poursuivi pour avoir résisté violemment durant son arrestation du 28 septembre, à un policier ayant été arrêté trois jours.

Mercredi 30 septembre, les deux jeunes hommes demandaient le renvoi de leur audience afin de mieux pouvoir préparer leur défense. Le tribunal devait donc choisir s’ils patienteraient jusqu’à une date ultérieure en prison ou en liberté conditionnelle. Les deux jeunes hommes, multirécidivistes, et leurs avocats ont dû tenter de convaincre le tribunal de les libérer : en vain. En effet, les magistrats se sont très rapidement aperçus que les deux avaient une peine à purger.

« C’est toujours intrigant de plaider pour un client alors que l’on sait qu’il va aller en prison », sourit l’avocat du plus âgé des prévenus. L’autre avocat de son côté insiste sur le désir de réinsertion de son client. « Il a des perspectives d’avenir », assure-t-il en évoquant le bac professionnel que le jeune homme a passé en candidat libre.

Mais leurs antécédents alertent la procureure qui refuse de les libérer de peur de les voir réitérer les faits. « Il va passer la prochaine année à la maison d’arrêt des Hauts-de-Seine, lâche l’avocat du plus jeune en évoquant une peine d’un an jamais purgée. Alors, le risque de réitération est faible. » L’autre jeune homme, déjà aperçu au tribunal en décembre dernier, assure qu’il doit commencer une formation dans trois mois. « De toute façon, là, vous allez faire six mois de prison », lui lâche la présidente de séance.

Ce jeune homme, comme en décembre dernier, nie catégoriquement les faits devant le tribunal. « J’étais chez moi en train de dormir et la police a cru que c’était moi », explique-t-il à la présidente avant qu’elle ne le coupe sèchement, lui indiquant qu’elle ne souhaite pas évoquer les faits qui lui sont reprochés.

En décembre, il avait été surpris par la police alors qu’il fuyait un point de deal bien connu de Colombes. Dans sa fuite, il avait laissé tomber des sachets de cannabis, un autre avait d’ailleurs été retrouvé sur lui. Assurant n’être que consommateur, il n’avait pas convaincu le tribunal : son ADN avait été retrouvé sur les pochons et il était sorti de prison pour trafic seulement six mois auparavant.

Face à ces casiers très remplis pour des personnes si jeunes et au regard de leurs peines non purgées, le tribunal a finalement décidé de les maintenir en détention dans l’attente de leur procès qui se tiendra en décembre prochain. S’ils y sont relaxés, les deux jeunes hommes devront tout de même retourner en prison pour purger ces peines. 

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE