Voilà un spectacle vieux de vingt ans, dont le thème n’a jamais été autant d’actualité. Dans Aatt enen tionon, le chorégraphe français Boris Charmatz met en scène au Théâtre des Amandiers un trio de danseurs sur un échafaudage métallique à trois niveaux. Chacun est « confiné » à un étage, dans un espace exiguë, bien qu’ouvert sur son environnement. Les artistes se meuvent tant bien que mal sur à peine plus de deux mètres carrés de parquet, sans pouvoir ni s’approcher, ni même se voir. Une réflexion sur ce qu’il reste d’un danseur, privé d’interactions avec d’autres corps, comme de sa liberté d’exploiter toutes les capacités du sien.

« En plaçant les trois danseurs – dont lui-même – dans des conditions contraintes, sans possibilité de se toucher ni de se regarder, Boris Charmatz réduit le geste à ses plus infimes variations et le spectacle à son essence », souligne le descriptif du spectacle. Imaginée en 1996, cette création prend des airs d’allégorie; celle de la France du printemps dernier, sous le coup d’un confinement généralisé. La nudité des danseurs exclut a priori le jeune public. Trois représentations seront données, les 4, 5 et 6 octobre prochains. Plus d’informations sur nanterre-amandiers.com

CREDIT PHOTO : ILLUSTRATION / MARCUS LIEBERENZ