Dans un long communiqué de presse, TechnipFMC a publié mercredi 26 février les résultats de l’entreprise pour l’année 2019. Un exercice marqué par la perte nette de 2,4 milliards de dollars. Une bien mauvaise nouvelle pour le groupe parapétrolier dont la scission, annoncée en août dernier est prévue d’ici la fin du premier semestre 2020.

Si la direction du groupe se veut rassurante en vantant le carnet de commande du groupe et son chiffre d’affaires, les syndicats s’inquiètent pour l’avenir des entreprises issues de la scission et de leur solidité financière. De nombreux médias estiment que TechnipFMC fusionnera une fois la scission effectuée avec le parapétrolier américain Halliburton.

Ce n’est pas la grande forme chez TechnipFMC. Le groupe parapétrolier franco-américain a publié mercredi 26 février dernier les résultats du groupe pour l’année 2019. Celle-ci s’est soldée par une perte nette d’un peu plus de 2,4 milliards de dollars dans un contexte de scission.

TechnipFMC, est le fruit de la fusion en 2017 de l’Américain FMC et du Français Technip. La fusion devait permettre au groupe parapétrolier de proposer une offre intégrée à ses clients, lesquels pouvaient confier à l’entreprise la construction de la plateforme pétrolière ou gazière et les infrastructures sous-marines adaptées.

En août 2019, le groupe fait machine arrière et annonce sa scission laquelle aura lieu d’ici à la fin du premier semestre 2020. La première entreprise issue de l’opération sera Technip Energies, basée en France et spécialisée dans l’ingénierie et la construction de plateformes pétrolières, d’usines de raffinage et de chimie d’une part. La seconde, installée à Londres et Houston s’appellera TechnipFMC et aura à sa charge l’assistance des productions pétrolières et gazières ainsi que l’installation d’infrastructures sous-marines.

Car depuis la fusion, les syndicats dénoncent un déplacement de la trésorerie dont bénéficiait Technip avant la fusion vers la partie américain de FMC. Si Technip reposait sur 3,7 milliards d’euros de trésorerie au moment de la fusion, les derniers chiffres affichait un montant aux alentours de 800 millions d’euros. Une information confirmée par BFM TV, laquelle rapporte le 2 février dernier qu’un « un dividende exceptionnel de 1,5 milliard d’euros a été remonté au siège britannique du groupe sur un total de 3,5 milliards d’euros de cash. »

Concomitamment de la publication des résultats, le syndicat majoritaire de TechnipFMC, la CFDT a publié un communiqué. « Le syndicat majoritaire du groupe craint, qu’après l’annonce d’une seconde année de pertes historiques, le projet de scission, annoncé pour la mi 2020, ne suffise pas à sauver Technip Energies », s’inquiète le syndicat qui dénonce un « siphonnage » de la trésorerie du groupe.

Les résultats 2019 confirment donc la tendance avec cette perte de 2,4 milliards de dollars, dont 1,3 milliards proviendrait de la branche « Subsea », consacrée à l’activité sous-marine. Cette dernière est le sujet de toutes les inquiétudes. « La branche Subsea (qui inclut la propriété industrielle et les technologies françaises de l’ex-Coflexip) semble être promise à l’Américain Halliburton, tant les rumeurs de rachats se font persistantes », déplore la CFDT.

Le syndicat fait référence aux articles publiés mi-février sur une éventuelle fusion entre TechnipFMC future propriétaire de la partie subsea une fois la scission prononcée et le parapétrolier américain Halliburton. Malgré les mauvais chiffres affichés par TechnipFMC, la direction du groupe se veut rassurante.

« Nous avons atteint un niveau sans précédent de prise de commandes en 2019, avec notamment une augmentation de plus de 50 % des commandes dans le segment Subsea, estime Doug Pferdehirt, président-directeur général de TechnipFMC dans le communiqué annonçant les résultats 2019. Avec un tel succès, notre carnet de commandes s’élève désormais à 24 milliards de dollars, soit une augmentation de 67 % par rapport à 2018. »

Depuis la crise pétrolière de 2014, le secteur du parapétrolier est en souffrance généralisée. Si la situation s’est récemment calmée, les  entreprises du secteur accusent de grosses pertes et se réorganisent. Selon TechnipFMC, la scission du groupe représente un coût de 50 millions de dollars.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE