Trois ans après la fusion du groupe parapétrolier français Technip et de son homologue américain FMC, le groupe a annoncé lundi 26 août une scission pour l’année 2020. Dans le cadre de cette procédure, et contrairement à une version précédente de cet article, seul le syndicat majoritaire de TechnipFMC, la CFDT a signé les accords encadrant les modalités de transfert des salariés entre les sociétés actuelles et les deux futures entités, ainsi que la mise en place du Conseil social et économique (CSE) du groupe. La rédaction présente ses excuses à la CFE-CGC, ainsi qu’à l’UGICT-CGT TechnipFMC ses excuses comme à l’ensemble des ses lecteurs.

Dans un communiqué, la CFDT, syndicat majoritaire, reste inquiète (voir encadré, Ndlr) et exige « des garanties quant à l’avenir des activités, R&D comprise, du groupe en France », soit 4 500 salariés. Les représentants du personnel attendent maintenant la publication du « prospectus européen », document officiel qui indiquera les orientations économiques des groupes issus de la scission.

Signé vendredi 11 octobre dernier « après des négociations marathon », cet accord « permet le maintien de l’ensemble des avantages sociaux des salariés qui seront transférés dans les différentes structures » explique Christophe Héraud, délégué central CFDT à TechnipFMC. « Cela va de l’intéressement au passe Navigo en passant par les modalités de paiement des heures supplémentaires », détaille-t-il.

L’autre avantage de cet accord porte sur le Conseil social économique (CSE) de sein de l’entreprise. Cette instance représentative du personnel regroupe le comité d’entreprise (CE) ainsi que le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). « La première négociation avait été très dure, mais la balance s’est inversée récemment », commente Christophe Héraud.

« La direction ne souhaite pas que cela s’éternise, l’objectif est de boucler la scission avant le 14 février 2020 », fait-il remarquer. « Nous avons joué le jeu en signant cet accord pour le bien de la reprise d’activité des entreprises », tient à préciser le syndicaliste de la CFDT. L’accord assure ainsi la mise en place du CSE pour l’année 2020, ainsi que l’encadrement des mouvements d’effectifs dans le cadre de la scission jusqu’en 2022.

« Ces accords démontrent la capacité partagée de la direction et des représentants du personnel d’inscrire le dialogue social dans l’entreprise dans une démarche concertée et constructive », commente la direction de TechnipFMC. Pour rappel, la scission annoncée deux mois plus tôt visait à la création de deux sociétés parapétrolières.

Spinco sera spécialisée dans l’ingénierie et dans la construction de plateformes pétrolières ou d’usines de raffinage et de chimie, Remainco sera consacrée à l’assistance des productions pétrolières et gazières ainsi qu’aux infrastructures sous-marines. La scission répartira 37 000 salariés sur les deux entités, 15 000 chez Spinco (dont 3 000 salariés en France, Ndlr) et 22 000 chez Remainco (dont 1 500 en France, Ndlr).

CFDT et anciens salariés inquiets sur le partage
de la valeur

Malgré la signature d’accords entre la CFDT et la direction pour encadrer les mouvements d’effectifs dans le cadre de la scission et baliser le futur Conseil social et économique (CSE), des inquiétudes persistent. La CFDT comme l’Association des retraités de Technip (ARTP) ont ainsi émis chacune, la semaine dernière, des réserves sur l’avenir de la filière française du groupe. Chez les anciens du groupe parapétrolier autrefois détenu par l’État et introduit en Bourse en 1995, le partage des actifs et des activités entre les futures entités est un motif de colère.

Ce « découpage […] transfère à l’ancienne FMC la part du lion, incluant les activités de l’ancienne Coflexip et le nom de Technip d’une grande valeur commerciale », s’indigne l’ARTP dans un récent communiqué. « Nous saurons à quelle sauce nous serons mangés lors de la publication du prospectus européen », indique de son côté Christophe Héraud, délégué central CFDT à TechnipFMC. Le document public détaillera les orientations économiques et financières des groupes issus de la scission.

Mise à jour, 28 octobre 2019 :

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE