D’ici au 1er juillet 2020, la scission de TechnipFMC sera officialisée conformément à l’annonce du groupe en août dernier. Une nouvelle orientation trois ans après la fusion entre le groupe parapétrolier français Technip et son homologue américain FMC.

Les deux entités futures seront Technip Energies, spécialiste de l’ingénierie et de la construction de plateformes pétrolières et d’usines de raffinage et de chimie. TechnipFMC sera dédiée à l’assistance des productions pétrolières et gazières ainsi qu’aux infrastructures sous-marines.

Alors que le projet de scission est dans les rampes, celui-ci inquiète encore les représentants du personnel du groupe, tout juste élus en janvier par les salariés. Ces derniers ont par ailleurs été très divisés concernant les assurances apportées par la direction du groupe dans le cadre de ce projet (voir l’édition du 30 octobre dernier).

En janvier dernier, les élections des représentants du personnel ont eu lieu. La CFDT, déjà majoritaire, avait été la seule a signer les accords sur les modalités de transfert des salariés entre l’entreprise actuelle et les deux futures entités, a une nouvelle fois remporté le scrutin, juste devant la Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres (CFE-CGC).

« On est arrivé en tête, on est passé de 54 à 59 % d’audiences, détaille Christophe Héraud, représentant du personnel CFDT. Cela conforte notre place et récompense notre travail depuis les trois dernières années en matière de troubles au travail et des risques psychosociaux. »

Du côté de la CFE-CGC, les élections ont été un succès. « Au niveau des salariés qui ont voté pour nous, nous avons recueilli beaucoup plus de voix, commente Jean-Pierre Henry, délégué CFE-CGC TechnipFMC. Nous sommes arrivés en tête à Lyon avec 55 % des voix ».

Dans un contexte de scission, la participation aux élections des représentants du personnel a fortement grimpé, en comparaison avec le dernier scrutin. « Nous sommes soutenus par les salariés, revendique Christophe Héraud. Cela résulte d’un contexte de participation qui a explosé avec 62 % contre 48 % en 2016 ».

Avec la scission en ligne de mire d’ici au 1er juillet, les délégués du CSE de TechnipFMC vont avoir du pain sur la planche. « Les gros sujets sont toujours les mêmes et n’ont pas changé, explique Christophe Héraud à la CFDT. Les risques psychosociaux, le partage de la richesse et des rémunérations et de l’intéressement ».

« Le premier enjeu de ce mandat est la scission premièrement, prédit Jean-Pierre Henry. C’est que Technip Energies puisse avoir les moyens de son ambition et que l’on puisse avoir des garanties bancaires. » Car Technip affichait lors de la fusion 3,7 milliards d’euros de trésorerie. Les derniers chiffres affichent un montant aux alentours de 800 millions d’euros. « Où est partie toute cette trésorerie ? » demande aussi rhétoriquement le syndicaliste de la CFDT.

Par ailleurs, le bien-être au travail reste au centre des préoccupations de la CFDT. « Avec le déménagement dans les locaux Origine [bâtiment actuellement en construction dont la livraison est prévue pour janvier 2021, en face de la Paris La Défense Arena à Nanterre, Ndlr], nous allons passer en flex-office, explique le délégué. Les salariés sont bien inquiets, car cela va être impersonnel avec du « clean desk » qui ne correspond pas forcément au travail de l’ingénierie ».

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DÉFENSE