Mercredi 19 février dernier, un jeune prévenu accusé de vol, de recel, de conduite sans permis et de violences a été condamné à neuf mois de prison ferme. En novembre dernier, ce Levalloisien récidiviste s’est rendu à Nice, puis à Marseille où il a agressé un homme avec un groupe de jeunes avant de s’enfuir avec sa carte d’identité et sa voiture et de retourner en Ile-de-France.

Le prévenu de 18 ans a finalement pu être arrêté le 13 novembre à l’issue d’une perquisition menée chez lui dans le cadre d’une autre affaire. Deux cartes d’identité ne lui appartenant pas ont alors été retrouvées en plus de celle du propriétaire de la voiture. S’il a reconnu les faits de recel, il a assuré avoir acheté la voiture. Ses explications n’ont pas suffi à convaincre le tribunal.

« J’ai acheté la voiture à Nice », assure le jeune prévenu. « En pleine nuit ? Et quelques heures après le vol ? », lui demande la présidente de séance, étonnée. Le jeune homme répond par l’affirmative et explique l’avoir achetée à un inconnu pour 500 euros, le tout sans certificat de vente. C’est peu dire si le tribunal reste dubitatif.

Le 13 novembre dernier lors d’une perquisition à son domicile, les policiers ont pourtant retrouvé deux cartes d’identité de femmes mais surtout, celle du propriétaire de la voiture avec les clés de celle-ci. Si le prévenu reconnaît les faits de recel qui lui sont reprochés, il nie le vol, et encore plus les violences qui l’ont accompagné.

Pourtant, le jeune reconnaît être allé à Nice en train le 6 novembre dernier. Dès 22 h, son portable est éteint et devient intraçable. Il le rallume quelques heures plus tard, vers 4 h du matin. L’enquête démontre alors qu’il emprunte de nombreuses autoroutes et qu’il arrive à Levallois dans l’après-midi. Le jeune homme récidiviste se fait aussi flasher à plusieurs reprises sur les routes qu’il emprunte, le tout sans être titulaire du permis de conduire.

L’agression quant à elle s’est déroulée en réunion, un groupe de jeunes a profité qu’un automobiliste sans batterie sur son téléphone leur demande de l’aide pour lui voler sa Clio. « Ils m’ont roué de coups », a d’ailleurs expliqué l’homme aux policiers. Il s’est en effet vu prescrire trois jours d’incapacité totale de travail (ITT).

« Il a été très choqué, assure la présidente de séance. Il a des angoisses et prend des médicaments. » L’automobiliste, qui se porte partie civile, demande au total 2 100 euros de dédommagement à son agresseur, qui est le seul protagoniste de l’affaire à avoir été arrêté.

Le prévenu, qui n’a pas d’avocat, peine à se défendre et parle peu. Le procureur de son côté ne doute pas de sa culpabilité. « Les relevés d’autoroute et les infractions font foi, estime-t-il. Il nous dit qu’il l’a achetée 500 euros à un inconnu en pleine nuit, c’est difficile à croire. » Le ministère public requiert ensuite une peine de neuf mois de prison ferme contre le voleur présumé qui s’est aussi rendu à Cholet avec cette voiture. Placé sous contrôle judiciaire, il devait pointer au commissariat de cette ville régulièrement.

Après une courte suspension de séance, il est finalement condamné à une peine de neuf mois de prison ferme et d’une interdiction de port d’arme. Il devra aussi dédommager la victime à hauteur de 1 500 euros au total.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE